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L’édito de Dominique Gobert : le blogueur qui se prenait pour un voyagiste…

C’est un nouveau métier : blogueur agent de voyages, expert du sujet et finalement professionnel (lle) sans contrainte fiscale ou légale. Effectivement, fallait y penser, c’est simple et ça peut rapporter gros !

Marrant. Navrant. En même temps, on ne peut que rester assez admiratif vis-à-vis de ces personnages qui ont toujours des idées et pour qui les réseaux sociaux restent une énorme opportunité.

Vous connaissez tous cette nouvelle communauté de blogueurs-influenceurs (ou du moins qui se prétendent tels). De ceux qui, abusant souvent de la crédulité d’une attachée de presse branchée « tendance », arrivent à se greffer sur un voyage de presse et déambulent, smartphone en poche, se selfiant en permanence pour publier en « live » leurs impressions touristiques. J’ai eu l’occasion de tester, c’est tout simplement lamentable…

Ben voilà maintenant que tout ceci (ou cela, au choix) se professionnalise…

Mais oui, mais oui. Ainsi, vient de faire son apparition, non plus une nouvelle agence de voyages, mais « un créateur de souvenirs ». Authentique. En gros et à la louche, un coach d’un nouveau genre, le « coach voyage ».

Faut dire que la réflexion est assez futée et que les histoires de garantie financière, immatriculation ou autres balivernes et billevesées qui font que les agences de voyages font un vrai métier, n’existent plus chez « les voyages de Germaine ». Je suis désolé pour les Germaine qui liront cette œuvre inoubliable, mais j’ai volontairement changé le nom, histoire de ne pas, par une publicité entièrement gratuite, m’attirer l’ire de notre directrice de la publicité et de mon président.

Mais, pour notre Germaine, c’est pas idiot le système. Un côté familial, lorsqu’elle annonce que, depuis sa plus tendre enfance, elle voyage, aime ça et raconte ses périples sur son blog et ses réseaux sociaux.

Du coup, toute sa famille, au fil des ans, ses amis, lui ont demandé des conseils et par la grâce de je ne sais pas qui, elle s’est proclamée « experte » sur le sujet.

Et, après tout, pourquoi ne pas en faire une « professionnelle », sans les contraintes administratives, bien sûr…

Et de créer « Les Voyages de Germaine » …, la bonne vieille pote, celle qui sait vous envoyer aux quatre coins du monde, vous conseiller le petit hôtel ou la plage romantique…

Germaine, il suffit de consulter son site, choisir dans son catalogue, envoyer un mail avec les désirs et envies et hop, le tour est joué. En retour, vous recevez un devis. Attention, le devis, c’est le prix de l’avion, de l’hôtel, de tout ce que vous avez demandé, pioché vraisemblablement parmi les innombrables comparateurs, et accompagné de la facture de conseil. Le client n’a plus, si la proposition lui convient, qu’à effectuer lui-même les réservations « conseillées » par Germaine.

Sans garantie bien évidemment des tarifs en vigueur, de la bonne tenue du périple… mais en vous souhaitant un « bon voyage ».

Les tarifs de « conseil » sont variables : à partir de 70€ pour « vous aider à gérer l’imprévu », à partir de 50€ pour vous « aider à vous loger » … Le fin du fin de ce spectacle burlesque étant la tarif « aide d’urgence » en cas de problème à l’autre bout du monde. Germaine est à votre écoute 24h/24. Mais faut raquer… cher.

Rien d’illégal, me direz-vous ? Effectivement. C’est juste une incongruité, sans licence, sans aucune garantie. Mais peut-être un « truc » qui va séduire bon nombre de bobos imbéciles…

Peut-être que les professionnels, les vrais, devraient s’inquiéter, non ?

5 commentaires
  1. Anonyme dit

    Concept du « je m’auto-proclame proffessionnel » largement utilisé aussi par des pseudos-journalistes, notamment sous couvert de dénoncer des pratiques dans le tourisme 🤣

  2. Franck Laman dit

    Mais e n’est pas nouveau ! Faut se réveiller ! Ca fait bien longtemps que certains donnent conseils en influence les voyages de ceux qui recherchent un VRAI conseil. Car il faut quand meme bien l’avouer, certains agents de voyages ne connaissent que les voyages d’un TO ou d’un autre…
    Alors oui un service se paye, comme celui qui (pour ne pas le citer non plus mais sans la contrainte d’un redacteur en chef …) propose de vous trouver un billet d’avion bien moins cher que celui que propose un autre aga (vérifié plusieurs fois).
    ce n’est pas lamentable comme vous dite, ni pitoyable, c’est juste que les gens en ont assez de se faire prendre pour des c……
    Ce n’est pas là que le professionnel doit se battre mais sur le service, le CRAI !
    Et certains le font très bien. Alors adaptez vous et ne soyez pas protecteur outre mesure.
    Laissez donc les vrais AGV non pas se battre mais offrir de vrais services qui séduiront alors ceux qui sont dans le doute !

  3. BIRON dit

    Excellent article et rédigé avec la plume franche et tranchée de Dominique qui n’a pas pour habitude de tenir un langage édulcoré.
    Blogueurs et autres professionnels (ou soi-disant) s’improvisant expert et/ou consultant du domaine du voyage, du transport aérien n’ont jamais été aussi nombreux depuis le début de la crise sanitaire COVID-19, des gens dont nous n’avions jamais entendu parler auparavant.
    Suffirait il de dépasser le millier d’abonnés sur un compte membre d’un réseau social pour en obtenir le gage de certification ?…

  4. Lucien Stanislas dit

    Cher Dominique,

    M’exprimant peu sur le sujet Blogueurs / influenceurs car ils animent tous les sujets : bons et/ou mauvais, je me dois tout de même de pouvoir apporter quelques petites remarques.

    La première étant qu’en effet je suis d’accord, le métier de Travel Planner manque cruellement de cadre et d’une réglementation, il est anormal de conseiller, de recommander ou de se dire expert du voyage sans posséder a minima une immatriculation, une garantie financière, RCP et assurance pour protéger ses voyageurs. (Bien que cela ne soit qu’une question administrative : on peut être nul en géographie et n’avoir franchit aucune frontière pour savoir monter un business plan et remplir des formulaires, mais le débat n’est pas là…)

    Par contre, cet exemple n’est pas, et ne doit pas être une généralité dans le monde de l’influence ou du blogging je tiens à le souligner. Tous les blogueurs et influenceurs n’exploitent pas leur audience médiatique pour devenir des travel Planner et préfèrent nouer un partenariat avec une agence en règle, experte et qui partagent les mêmes valeurs. Je vous le dis ils n’ont pas pour vocation ou ambition de devenir des agences.

    Ils sont là pour inspirer, conseiller et parler de leurs bons plans à travers le monde tout comme le font les guides du routard, de Lonely Planet, reportage TV ou de la presse. Certes ils peuvent se prendre en selfie (et là encore le sujet est très discutable puisqu’ils produisent aussi lors de leurs missions : photos, vidéos, articles, publications sur les réseaux sociaux, réponses à leurs e-mails, et apport d’affaires à l’agence qui les mandaté pour leur mission de promotion).

    A ce sujet, les blogueurs et influenceurs travaillent pour leur propre compte avec les risques d’un travail indépendant ainsi que les investissements que cela puisse demander (appareils photos/vidéos, ordinateurs…), et suite au Covid, je pense pouvoir dire sans me tromper que nous sommes tous dans le même bateau quand il commence à prendre l’eau…

    Le cas précis parle en effet d’un blogueur mais ce n’est qu’une goutte d’eau dans ce qui existe des « Travel Planners » et ne doit pas être la généralité. Il y a nécessité et urgence à réglementer avant que la profession des métiers du voyage ne pâtisse pas une nouvelle fois de ces business qui s’infiltrent par des vides réglementaires.

    Bref surtout pas d’amalgame… mais des mesures pour encadrer le secteur on en a tous besoin 👊

  5. De Lamette dit

    Pourquoi, alors que la trésorerie est plus que tendue, devrions avoir quelques dizaines ou centaines de milliers d’euros sous séquestre pour notre garantie financière ou une caution personnelle ; payer des assurances de plus en plus chères ; prendre de plus en plus de risques liés à nos responsabilités de plein droit… alors que, en surfant sur la règlementation, certains s’en passent allègrement ? Et ils sont nombreux. Certaines sont mêmes journalistes !
    Cela fait des années qu’on en parle aux EDV. Ils ne font rien. RIEN. L’APST et la DGCCRF non plus d’ailleurs.
    Au lieu de se plaindre, il faudrait agir !

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