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L’édito de Dominique Gobert : faut-il tout interdire ?

Faut-il interdire tout ? C’est la question que je me suis posé en lisant cette « Lettre ouverte à Elisabeth Borne », publiée par une trentaine d’associations qui réclament le plafonnement des mouvements aériens sur l’aéroport de Roissy-CDG…

Ce sont nos voisins bataves qui ont donné le ton. Dans leur grande sagesse, les autorités des Pays-Bas viennent de décider de limiter les mouvements de l’aéroport de Schiphol (Amsterdam) à 440 000 mouvements annuels afin, je cite de « protéger les riverains exposés à des niveaux de bruit élevés délétères pour leur santé ». Il n’y va pas avec le dos de la cuillère, ce bon ministre néerlandais Mark Harbers, lui qui annonce que, grâce à « ce nombre de vols, Schiphol peut maintenir son réseau international de destinations ».

Schiphol, pour mémoire, est l’un des plus importants aéroports d’Europe, hub stratégique du Groupe Air France/KLM.

De quoi donner des idées aux associations de riverains de Roissy, lesquels se sont immédiatement engouffrés dans la brèche et envoyé une belle missive à Madame Borne, la première ministre de France. Lui enjoignant ni plus ni moins d’imiter son homologue ministre batave à Paris.

Dominique Gobert, éditorialiste

Au nom, comme d’habitude, de la bonne santé des riverains et accessoirement afin de lutter contre le changement climatique. De toute façon, dès que l’on parle de changement climatique, c’est systématiquement l’aéroplane qui est pointé et stigmatisé ! « Le secteur aérien doit engager sa décarbonation par la maîtrise de la demande”, écrivent ces associations.

Ces gens écrivent même que « les progrès technologiques et les carburants alternatifs ne suffiront pas dans les délais requis ». Voilà qui va sûrement rassurer mon camarade Rial (Voyageurs du Monde), lequel croit dur comme fer en l’élaboration de ces carburants de synthèse qui vont enfin devenir la solution à tous ces problèmes.

Bon, restons un peu sérieux. Déjà, dans les années 80 si j’ai bonne mémoire, le ministre des Transports de l’époque, Bernard Bosson avait réduit drastiquement les mouvements à Orly. Décision toujours en vigueur actuellement… Il n’empêche que les riverains de l’aéroport parisien continuent à demander une nouvelle réduction des vols.

Moi, je veux bien. Interdisons, puisque le mot est particulièrement en vogue. Interdisons aussi, tant qu’on y est, la stupidité. Les riverains qui crient au charron n’ont pas découvert, en achetant à des prix pour le moins attractifs, leurs habitations bordant les zones aéroportuaires.

De plus, si je ne m’abuse, les avionneurs, très concernés par les réductions sonores et climatiques, investissent des sommes considérables pour trouver de meilleurs moteurs, de meilleurs avions.

Sans oublier, faut-il le souligner, les conséquences dramatiques en termes d’emplois. Bien sûr, les signataires de la missive à Dame Borne indiquent, histoire de se dédouaner, que cette réduction « doit s’accompagner de mesures d’équité sociale et de préservation de l’emploi ».

Comment ? Bof, on verra plus tard !

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