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L’édito de Dominique Gobert : quand l’embellie reviendra…

Tant qu’à être confinés, essayons pour une fois de réfléchir en attendant les jours meilleurs. Parce que, forcément, ces jours meilleurs reviendront… Enfin, meilleurs, espérons. Différents ? Sûrement !

Marrant, je lis de ci, de là, dans les gazettes bien informées que, pour cet été, hop, nos concitoyens vont se ruer vers les destinations… françaises. Ça, il y a de grandes chances, à condition toutefois que cette saleté de virus, chinoa pangolinesque croisé avec une chauve-souris, ait été quasi éradiqué par une savante mixture concoctée par un chercheur particulièrement futé. Je ne suis pas expert en matière de virus, et ne connais pas Raoult (merci mon vieil Audiard). Mais, étant profondément optimiste, il y en a bien un qui va le traiter « façon puzzle » !

En revanche, toujours pour faire dans le réalisme, je ne pense pas que la saison estivale soit une grande année dans le tourisme français. Vous me direz, pour faire de la plongée en apnée, un masque, c’est plutôt pas mal !

Une récente déclaration de Jacques Attali, parce chacun y va de son commentaire, citait le « tourisme comme l’un des secteurs les plus sévèrement touchés par cette crise ». En lisant entre les lignes (ou les mots), il est clair que ce secteur de l’économie va pâtir pour fort longtemps. Plusieurs professionnels du tourisme, même s’ils espèrent une reprise plus rapide, ne voient rien de bien estoupéfiant avant janvier/février 2021. Et encore…

Quant à nos gouvernants, même si eux aussi espèrent – mais le savent-ils vraiment – un rebond avant la fin de l’année, faut pas se leurrer. Vous imaginez, vous, des Chinois préparer leurs vacances en Europe ? J’imagine en France, la venue d’un car de Chinois face à des ex-confinés français ? C’est quasi le lynchage assuré !

Bon, plus sérieusement, il est certain que cette incroyable crise va indéniablement remettre beaucoup de choses en question, particulièrement dans les « bonnes pratiques professionnelles ».

J’ai beaucoup apprécié la récente déclaration publiée par Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage, lequel écrit en substance : « Nous n’écrirons pas l’avenir les uns sans les autres », s’adressant bien sûr à ses homologues et pas nécessairement amis…

Bien sûr, face à la crise, les principales « grosses têtes » du tourisme français ont su faire preuve d’une solidarité exemplaire, un vrai travail d’équipe afin d’arriver, grâce à cette ordonnance sur les « avoirs », à préserver un tant soi peu l’équilibre fragile de ces entreprises de tourisme… Mais qu’en sera-t-il dans l’avenir, une fois que toutes les émotions auront été rangées dans les placards, comme moi d’ailleurs ?

Une chose est certaine, comme le dit Jean-Pierre Mas, « Aucun d’entre nous ne sortira du bourbier en prenant appui sur la tête de l’autre ». Il s’adresse là directement à ses confrères voyagistes, distributeurs et compagnies de croisières.

Ben, j’ai beau avoir une certaine confiance dans la nature humaine, j’aimerais vraiment être sûr que la solidarité dans ce cas s’applique vraiment… Si j’en crois certains bruits qui pourraient être avérés (mais en ce moment, vérifier une information, ça tient du miracle), certains indélicats pourraient chercher à appliquer des frais supplémentaires sur les reports et autres… Roooh, on ne va pas y croire.

En revanche, il va bien falloir, une bonne fois pour toutes, appliquer une règle de conduite « solidaire » dans les rapports en les compagnies aériennes et les prescripteurs de voyages. Il est indispensable maintenant de se défaire de cette « mafiosité de Iata » (c’est le patron de Qatar Airways qui le dit) et arriver à nouer des relations équitables avec chaque compagnie aérienne. Elles aussi sont sacrément touchées, mais pour le moment elles « tentent de sortir du bourbier en appuyant sur la tête des autres », si je puis me permettre. Et j’en profite pour saluer Air France, qui a vraiment compris le problème et qui joue le jeu.

Et puis, toujours dans une prospective d’un nouveau monde, peut-être faudra-t-il aussi réfléchir, entre voyagistes, transporteurs et distributeurs, à ces fameuses règles des délais de paiement ? Là aussi, il ne faudra plus confiner…

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