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Jean-Pierre Mas en appelle à la solidarité de tous

Pouvoirs publics, banques, transporteurs, hébergeurs, réceptifs, assureurs, TO, distributeurs et clients : dans une lettre ouverte, le président des Entreprises du Voyage (EDV) en appelle à la solidarité de tous pour traverser la crise actuelle.

Aucun Etat, aucune collectivité, aucun individu, ne relèvera seul le défi du coronavirus. Les actions solitaires sont vaines. La victoire passera par la solidarité. Cette même solidarité s’impose dans la chaîne de valeur de notre écosystème : pouvoirs publics, banques, transporteurs, hébergeurs, réceptifs, assureurs, tour-opérateurs et croisiéristes, distributeurs et clients.

Commençons par les deux extrémités de la chaîne :

LES CLIENTS         
Nous leur tordons le bras pour bénéficier de leur solidarité avec le système des avoirs. Essayons d’être attentifs à leurs situations particulières. Soyons bienveillants et justifions la valeur ajoutée de notre activité.

LES POUVOIRS PUBLICS
Lors de l’épisode « responsabilité de plein droit », il m’est arrivé d’être tranchant à l’égard de Bercy. Voilà qui m’autorise à dire que Bruno Le Maire a saisi très rapidement la violence du tsunami économique qu’engendre la pandémie. Il a pris, sans tergiverser, les dispositions nécessaires : chômage partiel, report des échéances sociales et fiscales, des loyers, des mensualités d’emprunts, prêts garantis… Le secteur du tourisme a par ailleurs la chance de disposer d’un interlocuteur unique, Jean-Baptiste Lemoyne, à l’écoute de nos besoins, très ouvert à l’échange et au dialogue.
Les dispositions gouvernementales et l’ordonnance du 25 mars déplacent le tas de sable. Nos entreprises continuent à supporter des charges : globalement la masse salariale se maintient à un niveau de l’ordre de 30% pour rapatrier les clients, suivre les dossiers, répondre aux angoisses des voyageurs, annuler ou reporter les voyages, gérer les EMD, émettre les avoirs… Nos entreprises n’enregistrent quasiment aucune recette et le tas de sable va, à nouveau, obstruer le chemin. Afin de maintenir l’emploi, nous aurons besoin d’aides spécifiques pour accompagner une relance qui sera indubitablement progressive.
Dans le même esprit, le gouvernement a le devoir d’assurer la pérennité de la garantie financière délivrée par l’APST, déjà déstabilisée par le sinistre Thomas Cook, et de soutenir la réforme de cette institution structurante pour notre économie.

LES ETABLISSEMENTS FINANCIERS                    
Globalement ils comprennent nos besoins. Les équipes de nos partenaires HSBC et Western Union ont été briefées afin d’étudier avec bienveillance vos demandes. Western Union supprime les frais de transaction jusqu’à la fin de l’année pour les adhérents EdV – Seto.

LES TRANSPORTEURS   
Sans transports il n’y a pas de voyages.
La SNCF, partenaire d’EdV, a clairement exprimé sa solidarité avec les agents de voyages : maintien des commissions sur les billets annulés entre le 9 mars et le 30 avril ; report de la facture de février au 4 juin.
La situation économique désastreuse des compagnies aériennes en a conduit un certain nombre, au nom du principe « nécessité fait loi », à s’affranchir des règles de droit en substituant un avoir à l’obligation de remboursement des vols annulés. D’autres respectent le règlement européen.

Air France, partenaire d’EdV, vient d’infléchir sa position afin de faciliter le report des acomptes et les changements de nom pour les groupes, les TO, le secteur du MICE et les agences qui utilisent pour leur production des tarifs TOI. Le Seto, avec lequel nous travaillons étroitement, a facilité cet accord. Je salue l’évolution de la position d’Air France, son écoute de notre secteur et souhaite que d’autres compagnies suivent la même voie.

La position des Entreprises du Voyage est la suivante : nous ne nous opposons pas à l’établissement d’avoirs à condition que la procédure et la durée de validité soient normées, que le coût de traitement de ces avoirs soit pris en charge par les compagnies aériennes et qu’ils soient adossés à une garantie de bonne fin au cas de banqueroute d’une compagnie. Garantie qui ne peut être fournie que par les états européens ou, à défaut, la France.

Iata, « organisation mafieuse » selon le président de Qatar Airways. Iata a toujours fait preuve à l’égard des agences de voyages d’une intransigeance hautaine et dédaigneuse. Notre action vise à contraindre Iata à mettre en œuvre un système de garantie afin de protéger les agences de voyages au cas de défaillances (malheureusement probables) de compagnies du BSP. J’ai besoin de votre solidarité et de votre appui, comme vous l’avez fait en relayant par centaines le courrier adressé à Alexandre de Juniac.

LES ASSUREURS
Notre partenaire Présence assistance Tourisme a pris la décision de reporter sans frais sur un prochain voyage les assurances souscrites pour un voyage annulé.

LES HÉBERGEURS ET RÉCEPTIFS
Le caractère mondial de la crise sanitaire fait que nous partageons la même galère. Ramons dans le même sens en respectant les difficultés des fournisseurs qui respectent les nôtres.

LES TOUR-OPÉRATEURS, LES CROISIÉRISTES ET LES DISTRIBUTEURS
Aucun d’entre nous ne sortira du bourbier en prenant appui sur la tête de l’autre. 80% des distributeurs et des groupistes ainsi que la quasi-totalité des principaux TO et croisiéristes travaillant avec la distribution sont membres des EdV. Cela nous oblige à la loyauté.
Je recommande fermement aux distributeurs et groupistes de respecter leurs partenaires en œuvrant pour que les reports s’effectuent chez le fournisseur d’origine (même si l’ordonnance du 25 mars, qui ne traite que des relations professionnel-client, ne l’exige pas).
Dans le même esprit je recommande aux TO et croisiéristes de ne pas imposer aux agences de voyages, aux groupistes et à leurs clients des contraintes ou des frais dans les cas de de report d’un voyage ou d’une croisière.
Plus que jamais, les relations TO – distributeurs doivent être fluides et empreintes de respect réciproque. Nous n’écrirons pas l’avenir les uns sans les autres.
Je réunis mercredi un Conseil d’Administration d’EdV qui va plancher sur les hypothèses de reprise et les accompagnements dont notre secteur aura besoin.

Je tiens à vous assurer de mon soutien et de la mobilisation des équipes d’EdV pour vous aider à traverser la tempête. Ne les interpellez que si vous ne trouvez pas la réponse à votre question dans le FAQ que nous mettons régulièrement à jour. Évitez le téléphone et privilégiez les e-mails :

  • Guillaume Beurdeley pour les questions juridiques :  [email protected]
  • Yveline Mescam pour les questions sociales et les aides aux entreprises : [email protected]
  • Corinne Palomino est en charge de la communication, absolument vitale en cette période, notamment pour contrer les fake news diffusées par certaines associations de «protection» des consommateurs : [email protected]

Valérie Boned (secrétaire générale) coordonne leur travail et assure avec moi les relations avec les pouvoirs publics.

Prenez soin de vous, respectez les consignes sanitaires et restons chez nous pour mieux voyager.
Bien cordialement,

Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage (EdV)

2 commentaires
  1. godin dit

    Les petites mains et le partage.
    Pour relancer l’économie, la productivité et la consommation après le confinement – sans esprit punitif ou de revanche – il convient d’être rationnel et pragmatique. L’intérêt immédiat des Entreprises et de l’État est de faire travailler avec une grille de salaires raisonnable, un nombre réduit de cadres supérieurs, de hauts fonctionnaires, et, d’éliminer les postes inutiles de l’entre soi et les rentes de situations. Tout dirigeant connait les vertus de la rationalisation des postes et de la répartition des salaires équilibrées pour la rentabilité et la bonne marche collégiale d’une Entreprise ou d’un Pays. Chacun sait qu’au delà d’un certain seuil, les gens trop payés ne font plus rien, qu’ils ne sont plus qu’une charge pour la collectivité et font monter la haine. On l’aura compris à nos dépends lors de la gestion calamiteuse du Covid. Par exemple, diminuer les postes, les salaires et les avantages matériels des directeurs d’Hôpitaux, de l’ARS, des Ehpad (Sophie Boissard, 100eme niveau de salaire français gagne 1 200 000 euros par an soit 100 000 euros par mois pour diriger les Ehpad Korian et nourrir nos Parents âgés avec moins de 5€/j. C. Arcas), de la Sécurité Sociale, de la pharmacie et de tous les responsables d’organismes et d’experts qui gravitent autour de la Santé, permet de payer immédiatement les infirmières autrement qu’avec des médailles ou de la maltraitance lorsqu’elles défilent pour dénoncer leurs conditions de travail. On ne peut pas tourner la page pour tout ce qu’elles accomplissent, et, de ce qu’elles ont accompli durant la pandémie, ce serait immoral. On a tous compris que sans les infirmières, les aides soignantes, les employés de supermarchés, les routiers, les éboueurs, les facteurs, les femmes de ménage, les petits fonctionnaires, sans les petites mains le Pays s’effondre. La relance de l’économie et de la consommation passe par des salaires qui permettent de vivre décemment, une juste répartition des fruits de la productivité industrielle, financière et du PIB (fois 3 depuis 1980) ainsi que le contrôle des prix, des marges industrielles et commerciales, de la qualité des produits, de l’obsolescence programmée, moteurs de l’inflation masquée qui appauvrit tout le monde (2 à 3%/an tous les ans). Sans abandonner la relocalisation industrielle et contenir la prédation venue de l’extérieur. o. godin (Lot)

  2. Delattre dit

    Je veux bien aider le tourisme mais avec la barrière des 100kms impossible

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