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L’édito de Dominique Gobert : Corsair/Air Austral, qui aura qui ?

Crise sanitaire oblige, pour Air Austral, la situation commençait à devenir compliquée. D’autant que depuis quelques années, la situation devient assez tendue. Chez Corsair, « reprise » par un fonds venu des Antilles, on pensait pouvoir réaliser une entente intelligente entre les deux compagnies.

Apparemment, la « collaboration » entre les deux compagnies sent un peu le pâté. D’autant d’ailleurs que l’autorité de l’Etat, soucieuse sûrement de ne pas multiplier les aides et autres soutiens aux compagnies françaises, souhaite absolument rétablir un certain équilibre envers le pavillon français.

Rien n’est franchement clair dans ce « projet d’accord » entre Corsair et Air Austral, qui supposerait simplement un « accord commercial entre les deux compagnies », préservant cependant l’identité et l’indépendance des deux compagnies ». A noter d’ailleurs que Marie-Joseph Malé, président d’Air Austral, confirmait à l’époque (cet été, ndDG), que le projet était porté en « total accord avec la présidente du Conseil régional (Huguette Bello) et ne préfigure aucune sorte de rapprochement ».

Dominique Gobert, éditorialiste

Ben, pas vraiment sûr, selon la même présidente, inquiète de la pérennité d’Air Austral qui pourrait selon elle « être avalée » par Corsair…

Et de justifier ses propos par le fait qu’Air Austral – accusant quelque 76 millions d’euros de pertes – n’aurait pas touché les 30 millions d’aides promis par l’Etat et serait ainsi contrainte de passer sous le giron de Corsair. Selon nos confrères des Echos, elle aurait écrit à Président Macron pour lui faire part de son ire… et de ses craintes.

Il est vrai également que, entre les Antilles et La Réunion, les différences régionales sont pour le moins exacerbées. Air Austral, compagnie réunionnaise passant sous la coupe de propriétaires antillais – damned et caramba – ce serait absolument intolérable !

Et rien n’est simple dans ces départements d’Outre-mer. La question d’appartenance à une communauté est particulièrement intense. D’autant qu’apparemment, entre le patron d’Air Austral, Marie-Joseph Malé et son actionnaire de référence, la SEMATRA (émanation du Conseil Régional de la Réunion), on ne voit pas les choses de la même façon. Le président Malé, lucide, est favorable à un « rapprochement » avec Corsair, tandis que l’actionnaire songe davantage à une situation qui favoriserait les intérêts antillais au détriment de ceux des Réunionnais.

Pour l’Etat, les choses sont beaucoup plus simples et les arguments développés par Madame Bello ne semblent pas l’émouvoir outre mesure. Elle a beau écrire que « La France semble ignorer le rôle qu’elle (Air Austral) joue dans cette partie du monde grâce à La Réunion », rien ne parait justifiable de la part des pouvoirs publics.

Je n’ai hélas pas pu joindre ni mon Basque Bondissant, ni Majo (c’est Malé).

En revanche, il semblerait, selon mon gros nez parfois pas trop mal informé, que le fonds d’investissement Certares suive avec attention ces grandes manœuvres dans nos îles lointaines. Certares, actionnaire du groupe Marietton…

Laurent Abitbol, président du groupe, est également membre du Conseil de surveillance de Corsair… et accessoirement, président du comité stratégique de la compagnie aérienne.

Hasard sans doute…

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