Le Maroc face aux limites du Plan Azur

Ressources humaines, qualité et tourisme responsable ont été les thèmes majeurs, déterminés par lettre royale, de la 8e édition des Assises du tourisme, qui se sont tenues en juin dernier à Tétouan. Faut-il y voir les orientations que Sa Majesté souhaite donner à la Vision 2020 du tourisme marocain, dont la feuille de route doit être élaborée d’ici la fin de l’année 2009 ? Le ministre du Tourisme, Mohamed Boussaid, a d’ores et déjà assuré que ce plan sera construit « à partir des vocations touristiques territoriales », manière de reconnaître que la Vision 2010, qui s’est traduite notamment par la création des stations balnéaires du Plan Azur, n’avait pas vraiment intégré cette dimension. À la veille de l’ouverture de Saïdia, station pilote de ces projets qui ont (ou vont) bétonné des pans entiers du littoral, les critiques se multiplient.

DES OBJECTIFS RECENTRÉS

Et elles n’émanent pas uniquement des écologistes : retards dans les travaux, manque de concertation avec les autorités locales, ghettos peu soucieux de la valorisation des territoires environnants, les limites de la Vision 2010 sont soulevées par la presse marocaine. « Aujourd’hui, le tourisme durable est au coeur de notre stratégie », a assuré le ministre, lors d’une conférence dédiée au commerce, à l’investissement et au tourisme durable. Trop tard pour les stations du Plan Azur mais les projets de Pays d’accueil touristique, mis en place depuis 2003 pour valoriser le tourisme en milieu rural, pourraient être, enfin, dynamisés. La nouvelle campagne institutionnelle du Maroc vante d’ailleurs « une culture authentique et vivante qui fait grandir l’âme », loin de la banalité d’un séjour balnéaire. On peut y voir un signe.