La France se remet en cause
L’étude sur l’offre touristique française commandée par l’Etat au cabinet Boston Consulting Group a été présentée hier lors des Assises du tourisme. Un constat inquiétant.
La France en a fini avec l’autosatisfaction, les analyses élogieuses et les chiffres trompeurs sur son offre touristique réceptive. Certes l’Hexagone reste au rang des premières destinations touristiques mondiales, comme le montre l’étude « Destination France 2020 », commandée par l’ancien Secrétaire d’Etat au tourisme Luc Chatel au Boston Consulting Group. Elle a été présentée aux professionnels, hier, lors de la première journée des Assises du tourisme, à Paris (Porte Maillot). Toutefois, l’étude montre que la France n’a pas encore su relever le défi de la concurrence montante entre destinations. Elle perd des parts de marché à une vitesse plus rapide que l’Espagne et l’Italie. Le budget qu’elle consacre à la promotion internationale (75M€) est inférieur de plus de la moitié à celui de l’Espagne (195 M€), mais aussi à ceux du Royaume-Uni et de la Turquie. Par ailleurs, selon Gérard Brémond, pdg de Pierre & Vacances, la France accuse un retard en termes de rénovation de son infrastructure. Pour Denis Wathier, Pdg de Thomas Cook France, l’Hexagone manque de resorts hôteliers. Enfin selon Gilles Pélisson, pdg d’Accor, la France tarde trop à ouvrir son espace aérien, notamment aux compagnies low cost, et souffre de la prédominance d’Air France/KLM.
Selon l’étude, les changements de comportement de la clientèle impliquent une refonte de certaines catégories de l’offre, pour mieux répondre à la bipolarisation de la demande entre hébergements bas de gamme et haut de gamme.
