La Corse se met en beauté pour l’été

2011 a été une année correcte pour la Corse même si elle n'a pas vraiment bénéficié de reports massifs suite au Printemps arabe. Il faut dire que l'île de beauté ne joue pas dans la même cour tarifaire que la Tunisie et que l'offre en clubs en tout inclus, prisée du tourisme industriel, n'est pas forcément son fort. Sur ce positionnement, la Sardaigne voisine est bien plus à l'aise. Cultivant sa singularité, mais aussi son authenticité, la Corse n'en a pas moins d'énormes atouts qui font espérer aux professionnels que le cru 2012 sera bon. Malgré les vagues qui continuent d'agiter sa desserte maritime, avec le sort de la SNCM toujours au coeur de polémiques politiques, et des relations avec Air France pas toujours simples, les acteurs de la destination se sont mis en ordre de marche pour optimiser leur saison et séduire, y compris en travaillant leurs offres petits prix.

UNE HÔTELLERIE QUI SE RENOUVELLE

Leur croissance, les grands acteurs du tourisme local tel le groupe Ollandini ou Ettori-Corsicatours la fondent cependant sur un modèle d'intégration verticale qui leur permet de maîtriser leurs stocks, aériens comme hôteliers. La prise de risque est importante « mais c'est à ce prix que nous gardons notre valeur ajoutée », remarque Florence Sperte, en charge de la communication chez Corsicatours. « Ce sont nos engagements aériens au départ de la province qui tirent l'activité », remarque-t-elle. Le TO, qui inauguré son site BtoB en début d'année et déployé pour la première fois une équipe commerciale pour visiter les agences ajoute ainsi cet été deux liaisons au départ de Tours et Châteauroux vers Ajaccio où se situe son produit phare : l'hôtel-club Marina Viva (ex : Coralia) racheté au groupe Accor en 2009. D'importants travaux ont permis de rénover 130 des 330 chambres. Pour l'été 2013, l'ensemble du complexe aura été relooké. Le groupe Ollandini fait de même le pari de l'investissement. Il a ainsi pris l'année dernière une participation majoritaire dans le TO belge Corsica Travel (5,5ME de chiffre d'affaires pour 8 000 clients) mais a surtout acquis la société Sud Corse Hôtellerie qui exploite le complexe hôtelier de Santa Giulia à Porto Vecchio et ses deux établissements (le Moby Dick et le Castell' Verde), l'un et l'autre tout juste rénovés. La grande affaire de l'année reste cependant l'ouverture, en mai prochain, du Radisson Blu Resort et Spa Ajaccio Bay 4*, établissement entièrement financé par le groupe familial et « plus important projet hôtelier en Corse depuis 30 ans », se félicite Jean-Marc Ollandini, président. L'établissement, qui sera donc exploité sous franchise de la chaîne nordique Radisson, comptera 170 chambres, un Spa de 900 m2 ainsi que des salles de séminaires de 400 m2 pouvant accueillir plus de 250 personnes. S'il conviendra très bien à une clientèle famille l'été (grandes chambres avec kitchenette, mini-club…), il est destiné également, puisque ouvert toute l'année, au segment MICE sur lequel Ollandini souhaite se développer. « Le Radisson Blu est un produit unique en Corse et un bel outil de promotion pour l'île de beauté y compris en tourisme d'affaires », insiste Jean-Marc Ollandini. Le groupe a investi 30 ME dans ce projet et compte bien que Corsica Events, son département dédié au tourisme d'affaires créé en 2000, en soit boosté avec une croissance escomptée de 30 % dès l'an prochain.

DE NOUVEAUX ACTEURS PRENNENT LEURS MARQUES

Face à ce dynamisme insulaire, d'autres opérateurs ne sont pas en reste ainsi le groupe Travel Europe qui a d'ores et déjà annoncé « mettre en place des structures » pour présenter une programmation dédiée à la Corse en 2013. Elle passera comme toujours chez Travel Europe par la mise en place d'affrètements aériens avec un plan de vols de Paris et province qui permettra la vente de produits groupe mais aussi individuels sous la marque Visit Europe. Ce déploiement pourrait passer par le rachat d'un acteur local bien implanté, une condition sine qua none pour se faire une place au soleil de l'île de beauté.

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