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L’été de grâce de la SNCM

Bonnes nouvelles en série depuis juillet pour la compagnie de ferries corse. Elle conserve finalement la DSP jusqu'à fin 2013, annonce le renouvellement intégral de sa flotte et grappille à nouveau des parts de marché à Corsica Ferries. Mais le plus dur reste à venir.

La SNCM est comme Jean : un jour elle rit, un jour elle pleure. Au printemps dernier, c'était l'heure des mauvaises nouvelles : l'annonce par la Collectivité territoriale de Corse d'une baisse des subventions versées dans les années à venir, les rumeurs de sortie de Veolia du capital, d'énièmes mouvements de grèves des marins en mai et juin…

Et puis, en juillet, l'éclaircie. D'abord, l'exécutif corse apporte son soutien à une extension limitée de la future DSP (délégation de service public) au port de Toulon (alors qu'elle est actuellement limitée à Marseille), ce que réclame justement la SNCM. Ensuite, le Conseil d'État rejette une décision de justice de novembre 2011, qui annulait la DSP en cours, dont la SNCM est l'une des titulaires. Enfin, surfant sur ces bonnes ondes, la direction de la compagnie annonce fin juillet son intention de commander 8 navires, dont 6 destinés à la Corse, livrables d'ici 2018. Une obligation pour la SNCM si elle veut concourir pour l'obtention de la nouvelle DSP, qui impose d'opérer des bateaux âgés de moins de 20 ans.

 

UNE SURVIE QUI DÉPEND DE LA DSP À VENIR

 

Sur le terrain, le bilan de l'activité semble également encourageant : les chiffres de trafic sur la saison estivale indiquent que la SNCM a de nouveau gratté quelques parts de marché à Corsica Ferries, pour la deuxième année consécutive. « On a réalisé 580 000 passagers en juillet et août contre 515 000 l'an dernier, avec un mois d'août très fort à +18 % en nombre de clients, jubile Pierre Marcy, directeur commercial. Si l'on compare les sept premiers mois de 2012 avec la même période de 2010, notre part de marché est passée de 26,3 % à 32,6 %, alors que celle de Corsica Ferries baissait de 63,9 % à 58,7 %. »

Selon lui, ce redressement reste principalement lié à un alignement tarifaire des deux compagnies concurrentes, la SNCM yieldant enfin ses prix depuis l'an dernier, tandis que Corsica Ferries les a augmenté pour protéger ses marges. La SNCM récolte aussi, mécaniquement, les fruits de son retour à Toulon depuis le printemps. « Elle a ajouté des capacités alors que le marché était à la baisse, donc c'est naturel qu'elle progresse en trafic, commente Pierre Mattei, DG de Corsica Ferries. Mais ses dirigeants reconnaissent eux-mêmes perdre de l'argent sur Toulon. »

Pour la SNCM, le plus dur reste cependant à venir. Car sa survie à terme repose en très grande partie sur l'attribution de la future DSP, dont le cahier des charges sera connu d'ici fin septembre, pour une entrée en vigueur début 2014. Si elle ne l'obtient pas, le renouvellement de la flotte serait remis en cause et la compagnie pourrait licencier en masse. Autre facteur d'instabilité : la réforme des accords sociaux de l'entreprise, qui ont été dénoncés début 2012, doit être menée à bien d'ici l'automne 2013 entre direction et syndicats. En cas de blocage, l'année prochaine promet d'être houleuse…

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