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L’Asie tourne doucement la page du tsunami

Trois mois après le tsunami, les traces de la catastrophe ont été en partie effacées. Les promotions ont permis de limiter la chute de fréquentation dans les pays ravagés, qui en profitent pour redéfinir leur politique d’aménagements touristiques.

La région n’avait pas besoin de cela ! Pas encore remise du tsunami qui a dévasté ses côtes le 26 décembre, l’Asie a subi, le 28 mars, un nouveau tremblement de terre. Si le bilan est loin d’être négligeable, il est sans aucune mesure avec celui de la fin de l’année dernière. Surtout, les destructions sont cette fois-ci circonscrites à des zones peu fréquentées par les touristes.

Pour autant, les dégâts collatéraux risquent d’être importants. Alors même que les offices de tourisme s’évertuent à multiplier les opérations de communication et les éductours pour relancer les destinations, les voyageurs pourraient considérer la région, dans son ensemble, comme à risques, pour encore de longs mois. Ce séisme ne nous aide pas, mais je pense que les gens raisonnables le verront comme un événement d’une extrême rareté et qu’ils ne changeront pas leurs projets de voyage, assure Ken Scott, directeur de la communication de la Pata (association pour les voyages Asie-Pacifique).

Sur place, la vie a repris, depuis déjà plusieurs semaines. A l’exception de quelques zones toujours déconseillées, les destinations balayées par le tsunami ont mis les bouchées doubles, pour effacer les traces du terrible raz-de- marée et faire revenir les touristes. Mais la reprise est lente. Car si, selon l’Organisation mondiale du tourisme, 65 % des voyageurs qui avaient l’intention de partir en Asie n’ont pas modifié leur projet après la catastrophe, la plupart réclament davantage d’informations en matière de santé et d’hygiène, sur les progrès de nettoyage ou les installations touristiques. Etat des lieux…

Des stigmates effacés en un temps record en Thaïlande

En Thaïlande, les hôtels et les plages de Phuket et de sa région peuvent à nouveau recevoir les touristes dans des conditions normales. Le tsunami n’a pourtant pas épargné les côtes et les îles de la mer d’Andaman, mais les dommages ont été très inégalement répartis. Sur l’île de Phuket, les sites de Kata et Karon ont été sauvés par les îlots qui protégeaient leurs plages, tandis que la célèbre station de Patong a pris la vague de plein fouet. Les ravages les plus destructeurs sont à déplorer sur la plage continentale de Khao Lak et sur l’île de Koh Phi Phi, deux zones encore infréquentables aujourd’hui, mais qui ne sont pas représentatives de la situation générale. Au total, 25 % de la capacité hôtelière a été affectée, soit 1 3 417 chambres sur un total de 53 860, selon la Tourism Authority of Thailand.

Le formidable travail de reconstruction a permis d’effacer les stigmates de la vague tueuse en un temps record. A Patong, par exemple, quelques bâches couvrent encore des chantiers, mais l’essentiel a déjà été restauré. Ailleurs sur l’île, rien ne semble avoir jamais troublé la quiétude des plages.

Malgré ces travaux de rénovation, les touristes font cruellement défaut. La peur des fantômes freine les visiteurs asiatiques, tandis que les Occidentaux, à l’exception de quelques touristes solidaires, redoutent de venir dans un pays encore dévasté. Le taux de remplissage des hôtels s’était effondré à 10 % en janvier, pour remonter à 20 % le mois suivant. En mars, il oscillait entre 30 et 40 % selon les hôtels. Sur place, les hôteliers appliquent des tarifs basse saison, sans se faire d’illusions sur cette saison irrémédiablement gâchée. En France, si les tour-opérateurs se refusent à brader les prix, Thaï Airways propose des tarifs avantageux, avec des billets A-R pour Bangkok, Trang, Krabi ou Phuket à partir de 565 E HT jusqu’au 24 juin.

Faire rimer reconstruction avec amélioration

Sans trop se préoccuper du sort des populations locales, souvent victimes des promoteurs immobiliers, les autorités thaïlandaises veulent mettre à profit cette tragédie pour repenser l’évolution du tourisme de cette région. Elle devrait s’opérer selon deux axes, avec une montée en gamme et une meilleure répartition sur l’ensemble des provinces de Phang Na, Krabi, Ranong, Trang et Satun. Des mesures vont être prises en ce sens, à commencer par la mise en place d’un système d’alerte aux tsunamis. A Patong, le nombre de transats disposés sur la plage devrait être limité à 2 000, contre 6 000 en temps normal. L’île de Phi Phi pourrait quant à elle devenir un parc national équipé d’un centre de plongée.

L’agrandissement des aéroports de Phuket et de Krabi permettra d’accueillir dix millions de passagers, alors que l’édification de petits aéroports facilitera le déplacement des touristes vers les petites îles. Pour désenclaver les provinces, le développement du réseau routier est également prévu, avec entre autres la construction d’une autoroute reliant Ranong à Satun. Par ailleurs, une campagne de communication, dotée de plusieurs millions de dollars, devrait tenter de séduire les principaux pays émetteurs.

Maldives : retour à la normale cet automne

Les Maldives ont elles aussi fait une croix sur l’hiver 2004-2005. Les îles préfèrent désormais concentrer leurs efforts sur la prochaine haute saison touristique, de mi-octobre 2005 à avril 2006. L’archipel a été relativement peu touché par la vague, comparé à la Thaïlande et à l’Indonésie, avec seulement une vingtaine d’hôtels endommagés sur 84 (dont les Club Med de Faru et Kani et le Four Seasons de l’atoll Malé Nord) et 3 touristes tués. Partout la reconstruction est en cours, et la plupart des complexes touchés seront opérationnels au plus tard à l’automne. Le Club Med annonce la réouverture du village de Kani pour octobre et en profitera pour le monter en gamme. En revanche, c’est l’incertitude pour Faru, dont le bail arrive à échéance. Des négociations sont en cours avec le gouvernement.

Au Full Moon (à 6 kilomètres de la capitale Malé), une quarantaine d’entreprises ont travaillé d’arrache-pied pour remettre en état l’une des îles les plus touchées. Dans ce site revendu par Solea Vacances, Jet tours, Directours et Kuoni, 52 bungalows sur pilotis (sur un total de 156 bungalows ou villas) sont encore en chantier et seront terminés en novembre. L’île a retrouvé son goût de paradis. A 30 minutes d’hydravion, le 5b One & Only Kanuhura (proposé par Directours, Solea Vacances, Thomas Cook, TUI, Ultramarina, Exotismes, Exclusif Voyages…) a de même travaillé jour et nuit pour réhabiliter avec succès l’île. Comme dans beaucoup d’hôtels, la végétation a été en partie replantée dès janvier. Toutes les villas ont bénéficié d’une cure de jouvence. Les traces du tsunami ont presque toutes disparues. Seule la rénovation des 20 bungalows sur pilotis sera terminée en novembre.

L’archipel communique en France, une première…

Reste que le nombre de touristes a sérieusement chuté depuis fin décembre, même si la barre se redresse peu à peu : – 84,6 % de Français en janvier 2005 par rapport à 2004, – 64 % en février. Des chiffres que confirment les hôteliers, qui ne constatent quasiment plus d’annulations et observent une hausse progressive des réservations. Tous tablent sur un retour à la normale dès novembre, avec la reprise attendue des vols charters directs Paris-Malé (Corsair avec Nouvelles Frontières et Star Airlines avec Kuoni et le Club Med), qui compléteront les fréquences des trois compagnies régulières (Sri Lankan via Colombo, Emirates via Dubaï et Qatar Airways via Doha).

Quasi absent de l’Hexagone pendant des années, le Maldives Tourism Promotion Board désire aussi doper le marché français (46 156 touristes en 2004), cinquième derrière l’Italie (131 000), le Royaume-Uni (113 991), l’Allemagne (72 967) et le Japon (46 939). Pour la première fois, une agence, Express Conseil, s’occupe depuis juillet de la communication des îles en France. Nous envisageons d’organiser, entre mai et octobre 2005, des roadshows à Paris et Lyon ou Marseille, explique Abdulla Mausoom, directeur du Maldives Tourism Promotion Board. Et nous allons multiplier les éductours. Les TO ne sont pas en reste. Après Marsans, c’est au tour de Kuoni d’emmener les vendeurs sur place ce mois-ci. 4 millions de dollars seront dépensés cette année à travers le monde pour la promotion des Maldives, soit 1,5 million de plus qu’en 2004. L’enjeu est de taille : 14 hôtels doivent ouvrir d’ici début 2007, portant le total à 101. Et près des trois quarts de l’économie des Maldives reposent sur le tourisme.

Une relance initiée par Sri Lankan Airlines

Bien plus touché par la vague, le Sri Lanka est le pays qui a le plus communiqué après le désastre. La destination a décidé une campagne de relance, dans les semaines qui ont suivi, et a ouvert un site (www.bouncebacksrilanka.org) pour relayer les informations post-tsunami. L’industrie touristique est la clé du processus de reconstruction, peut-on y lire. Une phrase qui résume la stratégie du Sri Lanka. Tout de suite après le drame, les autorités locales avaient appelé les touristes à revenir (la meilleure façon de manifester sa solidarité avec les populations), choquant au passage quelques âmes bien pensantes. On nous dit que c’est trop tôt, mais demain, il sera peut-être trop tard, tout le monde nous aura oubliés, plaidait alors Udaya Nanayakkara, PDG du Sri Lanka Tourism Board. En janvier, la fréquentation a chuté de 50 % par rapport à 2004 ; en février, les premiers voyageurs sont revenus, timidement.

Mars a été meilleur, avec les premières retombées de la campagne de relance initiée par Sri Lankan Airlines Venez à deux, payez pour un, incitant de manière un peu autoritaire TO et réceptifs à suivre la compagnie dans cette voie. Cette promotion a été calquée sur une formule imaginée après l’attentat à l’aéroport de Colombo, pour attirer des clientèles asiatiques surtout consommatrices de séjours. Mais pour un circuit, les incidences économiques sont tout autres : il faut payer l’autocar, le chauffeur, le guide, les entrées sur les sites…, dénonce un chef de produit.

Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, nombre de TO ont cependant proposé un ou deux produits en promotion, surtout des circuits, mais aussi quelques séjours balnéaires. Le tout avec une marge NULLe. L’intérieur de l’île a été épargné, et, après la confusion née de la médiatisation du drame, il était important de le faire savoir, argumente Udaya Nanayakkara.

Les circuits, seuls garants d’un avenir touristique

En Europe, c’est le marché français qui a été le plus réactif avec 3 745 ventes. Meilleurs opérateurs : Directours et Kuoni, avec plus de 600 clients chacun. Les agences en ligne, plus réactives dès lors qu’il s

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