Karavel/Fram rachète Alpitour France, pour lui donner « une chance de grandir »
Alpitour France est racheté par Karavel/Fram. Patrice Caradec, son président, nous explique les raisons qui ont motivé cette opération.
L’Echo touristique : Karavel/Fram annonce le rachat d’Alpitour France. Comment s’est opéré votre rapprochement ?
Patrice Caradec : Il y a quelques mois, nous nous sommes demandés, avec Alpitour World, notre maison mère italienne, ce qui pourrait permettre à Alpitour France d’accélérer son développement. Il y avait un plafond de verre que nous n’arrivions pas à percer. Très vite, nous sommes tombés d’accord sur le fait que nous devions être adossés à une structure puissante, avec une véritable force de négociations. Nous nous sommes alors rapprochés de Fram pour leur expliquer notre vision.
Pourquoi Fram spécifiquement ?
Patrice Caradec : Fram cultive une « fibre produit » qui est proche de la nôtre. C’est un point essentiel. Et puis, c’est l’une des plus grandes entreprises du tourisme en France, avec 800 millions d’euros de chiffre d’affaires sur la seule activité « tour-operating ». Elle dispose de son propre réseau de distribution, et même de sites B2C très puissants, à l’image de Promovacances. C’est précieux pour nous, qui sommes, jusqu’ici, 100% B2B. Nous évoluons sur un marché, celui des clubs de vacances, où les acteurs sont des géants. Pour donner une chance à Alpitour France de grandir, nous devions nous rapprocher de l’un de ces géants.
Alpitour World cède le fonds de commerce d’Alpitour France à Karavel/Fram.
Quelles sont les conséquences concrètes de ce rachat ?
Patrice Caradec : Alpitour World cède le fonds de commerce d’Alpitour France à Karavel/Fram. L’ensemble des salariés est conservé. Ils rejoindront les bureaux de Fram, à Paris, dans quelques semaines. Les marques Bravo Club et Sea Club rejoignent le portefeuille de Fram. Tous les produits sont préservés. Ensuite, ce rachat va donner du carburant à Alpitour. Je suis fier et très content pour la marque. Je conduis ce TO depuis son lancement et je suis heureux de le voir évoluer, même si on s’éloigne du plan initialement pensé. Une nouvelle page s’ouvre pour Alpitour France, et je vois tout ça avec beaucoup d’enthousiasme.
La transposition de la méthode italienne d’Alpitour à la France n’aurait donc jamais marché ?
Patrice Caradec : La saisonnalité du marché italien implique des méthodes de négociations très différentes. Pour faire simple, celui-ci est très concentré sur l’été et ne dure que 4 mois. En France, nous nous engageons sur un club pour 6 mois. Et quand on achète un hôtel pour 4 mois ou pour 6 mois, forcément, ça n’est pas le même prix… Le marché est très concurrentiel et sans des possibilités d’achat plus importantes pour Alpitour, nous n’aurions pas réussi à exister face aux grands du secteur. Désormais, notre capacité à négocier, par effet de volume, va nous permettre d’être compétitif.
Nous sommes en pleine période de commercialisation et la saison estivale approche. Est-ce que cette opération impacte les clients d’Alpitour ?
Patrice Caradec : Pour la saison à venir, rien ne change. Par contre, nous pourrons mieux remplir nos Bravo et Sea Club, grâce à la force commerciale de Fram. Parallèlement aux opérations liées à la saison estivale, nous allons entamer une réflexion autour de l’avenir de toutes les marques. Est-ce que Bravo Club se distingue de Framissima ? Est-ce que Sea Club est proche de Framissima Premium ? Voilà le genre de questions que nous voulons aborder. Ce travail de marketing sur les marques débouchera sans doute sur des évolutions pour la prochaine saison hivernale.