ITA Airways : le président remercié, en pleines négociations avec Air France
Le directeur général Fabio Lazzerini sera désormais chargé des négociations sur la privatisation d’ITA Airways.
Le conseil d’administration d’ITA Airways a retiré les pouvoirs opérationnels au président Alfredo Altavilla, en pleines négociations sur la vente de la compagnie publique italienne au fonds d’investissement américain Certares, associé à Air France-KLM et Delta, a appris l’AFP jeudi de source proche du dossier.
Altavilla qui n’a jamais caché sa préférence pour l’offre concurrente soumise par Lufthansa et l’armateur italo-suisse MSC, s’est vu reprocher de ne pas avoir fourni toutes les informations sur ITA au consortium emmené par Certares, qui a remporté fin août la course au rachat.
La privatisation d’ITA Airways continue
Les six représentants du ministère de l’Economie au conseil d’administration qui compte neuf membres ont conféré les pouvoirs de Alfredo Altavilla au directeur général Fabio Lazzerini, qui sera désormais chargé des négociations sur la privatisation d’ITA Airways, née des cendres d’Alitalia il y a un an. Sollicité par l’AFP, le ministère de l’Economie n’a pas souhaité commenter.
Au bord de la faillite, Alitalia avait été placée sous tutelle de l’administration publique en 2017 et sa situation s’était encore dégradée sous l’effet de la crise du Covid-19. Certares est prêt à débourser 350 millions d’euros pour acquérir une part de 50% plus une action dans ITA Airways et investir ultérieurement 600 millions d’euros, selon le quotidien Corriere della Sera.
Lufthansa dépité
L’Etat italien, qui détient actuellement 100% de la compagnie, disposerait de deux sièges sur les cinq que comptera le futur conseil d’administration d’ITA. Cette forte présence lui permettra de continuer à peser sur les décisions stratégiques concernant ITA, conformément aux objectifs fixés dans le décret de privatisation.
MSC et Lufthansa avaient proposé fin août de débourser 850 millions d’euros pour 80% d’ITA, ne laissant à l’Etat italien qu’une part de 20%. « Apparemment, une voie est choisie qui permet une plus grande influence de l’Etat et qui n’envisage pas la privatisation totale d’ITA », avait commenté Lufthansa, dépité, après la décision de Rome de donner la préférence à Certares.
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