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Hôtellerie-restauration : vers des hausses de salaires de « 6% à 9% »

Alors que la crise sanitaire a provoqué une hémorragie de main d’œuvre, l’Umih met des propositions sur la table pour redonner de l’attractivité au secteur.

« Ce serait un accord historique » affirme Thierry Grégoire, le président de la branche parisienne de l’Umih et porte-parole de la négociation sociale. De fait, l’Umih va proposer des hausses de salaires allant entre « 6% et 8,5%, voire peut-être 9% ». « Si on veut mettre fin à la pénurie, il faut rémunérer les salariés à la hauteur du travail qui est fourni. Actuellement, ce n’est pas le cas partout », estime-t-il, alors que des négociations informelles ont commencé dans cette branche professionnelle, où certains minima sont inférieurs au Smic. Une première séance formelle de négociations est programmée le 18 novembre en début d’après-midi et une deuxième devrait suivre le 2 décembre dans la matinée, a indiqué à l’AFP Nabil Azzouz. L’objectif fixé par le ministère est de conclure les discussions « avant la fin de l’année », selon le secrétaire fédéral de Force ouvrière en charge de l’hôtellerie, des cafés et de la restauration.

« Le sujet est tellement dur à régler que ça ne va pas se régler en deux réunions », pressent à l’inverse Arnaud Chemain pour la CGT. « Nous sommes prêts, aussi, à discuter pour verser un treizième mois et, dans un second temps, en mars 2022, de négocier à la mise en place d’un intéressement ou d’une participation », a déclaré M. Grégoire au Parisien. « Il faut accepter de partager la valeur sous forme d’un dividende salarial », plaide-t-il. En revanche, le patronat s’oppose à « toute négociation » sur le sujet d’une rémunération améliorée pour le travail du dimanche, a-t-il dit. « Cela déséquilibrerait notre modèle économique. Travailler quand nos clients sont en vacances ou en repos est inhérent à notre secteur d’activité ». « En revanche, nous ne sommes pas opposés, par exemple, à accorder un week-end « off » toutes les trois ou quatre semaines », a encore affirmé M. Grégoire. Dans un entretien à l’AFP il y a quelques jours, le président de l’Umih Roland Héguy estimait que le patronat du secteur, sous pression du gouvernement pour rendre le secteur plus attractif, devait réfléchir à « la façon de « revaloriser [ces] métiers, en améliorant les conditions de travail et les grilles de salaires ».

237000 employés ont quitté le secteur pendant la crise

En septembre dernier, Elisabeth Borne avait en effet affirmé que les rémunérations n’étaient pas à la hauteur dans le secteur, invitant les employeurs « massivement aidés pendant la crise » à mettre des propositions sur la table.

Selon des chiffres publiés récemment par la Dares, pendant le Covid, 237000 employés de l’hôtellerie-restauration ont quitté le métier, entre février 2020 et février 2021. « Fin juin 2021, avec le redémarrage de l’activité, les difficultés de recrutement bondissent dans le secteur : 3 salariés sur 10 travaillent dans des entreprises qui signalent un manque de personnel et 1 salarié sur 10 dans des entreprises qui attribuent cette situation au départ non anticipé de salariés placés en activité partielle », décryptent les statisticiens. Parmi les départs, certains ont tout simplement quitté le secteur pendant les périodes de fermeture administrative des établissements tandis que d’autres placés en chômage partiel ont cumulé avec d’autres nouveaux contrats.

Pour renforcer l’attractivité du secteur, Emmanuel Macron a annoncé  lors du Sirha que les employés des cafés et restaurants verront bientôt leurs pourboires versés par carte bancaire intégrés à leur rémunération sans être fiscalisés. Ils seront donc sans charge pour les employeurs et sans impôts pour les salariés. Cette mesure doit être mise en œuvre dans les prochains mois, exauçant ainsi la demande des syndicats patronaux du secteur.

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