Halloween ou Toussaint ?

Le 4 novembre pourrait bien devenir le jour des morts… pour les compagnies aériennes. C’est en effet à cette date que les tribunaux de Montpellier et de Toulouse statueront sur le sort d’Air Littoral et d’Aéris. Reprise ou liquidation ? Dans un cas comme dans l’autre, et alors que la plupart des salariés d’Air Lib en sont encore à envoyer des CV en rafale, la casse sociale s’annonce importante. Espérons seulement que cette triste journée prenne plutôt des allures d’Halloween – avec à la clé quelques rires amers – que de Toussaint, avec son cortège de pleurs et de chrysanthèmes.

A ma droite donc, Air Littoral. Le transporteur n’a quasiment jamais gagné d’argent mais s’attire néanmoins les sympathies. Certes, ses moteurs vibrent avé l’accent du Sud, mais cela n’explique pas tout. Humble, modeste, Marc Dufour, le patron de la petite compagnie montpelliéraine, a toujours respecté les agences de voyages. L’accord trouvé avec le Snav pour protéger les distributeurs en est le meilleur exemple.

A ma gauche, Aéris. Et à sa tête, Charles-Henri Rossignol. Fougueux, un physique à la Jean-Marie Messier, le jeune polytechnicien de 33 ans a de l’ambition. Il n’a pas craint de se mettre à dos plusieurs tour-opérateurs lorsqu’il décida d’annuler en dernière minute son programme charter au départ de Brest, pour récupérer des avions et se lancer dans la course au low cost. Un développement opéré sans assise financière, un coup de poker (menteur) qui n’est pas sans rappeler celui d’Air Lib, un an plus tôt ! Même course en avant, mêmes annonces sans suite sur l’arrivée de nouveaux actionnaires et au final, même dépôt de bilan… Cette attitude lui aurait sans nul doute été pardonnée si la compagnie avait pris son envol. Elle se retourne aujourd’hui contre lui. A croire qu’en ces temps de Toussaint, le ciel français est maudit…