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François-Xavier de Boüard : « Se refermer sur soi sous couvert de l’écologie, c’est un vœu pieux »

François-Xavier de Boüard fait partie de ces personnages qui auront marqué le secteur du tourisme en France… même s’il s’en défend. Discret, toujours affable, réservé souvent, il est « dans » le voyage depuis plus de 30 ans. Il aura marqué le secteur de la distribution en tant que président de Selectour, puis, avec son homologue Jean-Pierre Mas, aura contribué à la fusion de son réseau avec Afat… Il se fera brillamment remercier quelque temps après et va bientôt passer de l’autre côté du miroir en se consacrant désormais au tour-opérating, avec Secrets de Voyages. Il a accepté de nous parler « Les Yeux dans les Yeux », en toute transparence…

François-Xavier de Boüard, qui êtes-vous ?

François-Xavier de Boüard : Je suis un autodidacte qui a eu la chance de pouvoir faire son service militaire sur un beau bateau, le Jeanne d’Arc. C’est sûr, ce n’était pas le Club Med, mais je dois dire que pour moi, ça a été un des moments les plus fantastiques de mon existence, ayant pu ainsi faire quasiment un tour du monde. C’est ce qui m’a donné la fibre pour le voyage, puisque déjà l’activité « Voyage de Boüard » fonctionnait depuis 1968, j’ai fait mon service militaire en 1978 et ayant eu l’occasion d’en parler un peu à bord, mes camarades de chambrée m’ont d’office demandé de m’occuper les escales et de faire les excursions dans chaque pays que l’on visitait.

La Marine, c’était un vœu, du hasard ou bien le côté breton et navigateur ?

François-Xavier de Boüard : J’ai toujours été attiré par la mer. Il faut savoir que le berceau de la famille est bordelais. A l’origine, c’est mon arrière-grand-père qui, à la demande de son frère, est venu ouvrir une antenne à Nantes, une famille tournée vers le milieu maritime ! Vivant quasiment toutes mes vacances entre La Baule, Pornic et la Bernerie, là aussi j’étais vraiment au contact de la mer au quotidien. J’ai fait une préparation militaire marine, à Hourtin à l’époque, près de Bordeaux et j’ai pu embarquer sur la Jeanne. C’était un coup de chance, même si j’en avais fait la demande je dois dire, c’était un des meilleurs moments de ma petite existence. Sinon, je suis un épicurien, curieux de nature, ce qui, je dirais pour notre métier, est une qualité indispensable pour pouvoir ensuite être en mesure de donner les bonnes adresses et bons tuyaux aux clients qui partent en voyage.

Est-ce que c’est à partir de ces voyages autour du monde que l’envie est venue de faire partager ? Une envie de curiosité ? Vous étiez déjà dans le voyage à l’époque ?

François-Xavier de Boüard : Effectivement, nous étions déjà dans l’agence de voyages. Cela remonte à 1963, avec un plus grand développement en 1968. C’était pour moi l’occasion toute trouvée de prolonger cette expérience à bord de la Jeanne au sein même de l’agence familiale, « Agence de Boüard, La maison des voyages », qui est déjà un nom tout à fait prédestiné.

D’après vous, entre les année 1960 et maintenant, le tourisme a évolué énormément ?

François-Xavier de Boüard : Le métier, oui, sans vouloir jouer les vieux crabes, dans la mesure où j’ai connu toutes les évolutions technologiques et ayant commencé à la base à faire les billets à la main comme un certain nombre de personnes. J’ai tout connu, le télex, le fax, le minitel, etc. et quand on voit aujourd’hui comment, en un clin d’œil, on peut tout faire dans le monde entier, c’est superbe ! Au niveau des produits, je serai tenté de dire qu’il y a eu d’évolutions dans le sens où la démocratisation du transport aérien a grandement facilité ces voyages, ces découvertes aux quatre coins du monde. Ça a également beaucoup appris à ceux qui avaient cette chance de pouvoir voyager à voir comment ça se passe ailleurs et pouvoir en tirer les bonnes idées et les mettre en pratique chez nous. Avant, c’était beaucoup les circuits où, à l’aide du Michelin, un des rares outils que nous avions, nous passions d’hôtel en hôtel pour régler et réserver toutes les chambres. Les métiers de DMC n’étaient pas encore développés comme aujourd’hui, donc il fallait tout faire à la main de A à Z. Autrefois, j’avais dans mes clients un passionné du train, à la fois je le redoutais et c’était extraordinaire parce qu’il ne voyageait qu’en train et faisait de très beaux voyages, il m’obligeait à me plonger dans les Chaix* non seulement français mais surtout internationaux et je dois dire que pour apprendre sa géographie c’était quand même un bon moyen. Ce sont des souvenirs fabuleux et je pense qu’aujourd’hui, on ne vit pas de la même façon.

Justement, vous regrettez cette période ? Est-ce que c’était mieux avant, comme le disaient nos grands-parents ?

François-Xavier de Boüard : Pour moi chaque époque a son style, ses modes de vies, ses atouts et ses faiblesses. Je dirais que la méthode de mes débuts dans la profession était une excellente école d’apprentissage de la vie et peut-être, nous donnait l’occasion d’avoir plus de temps avec les clients, nous permettait d’être plus précis, plus créatifs. Aujourd’hui, on a tout plus facilement et c’est presque machinalement que l’on agit, ce n’est pas tout à fait la même chose. En revanche c’est efficace parce que, à la demande de nos chers clients, nous répondons beaucoup plus facilement qu’on pouvait le faire par le passé. Les outils à notre disposition permettent d’avoir une valeur ajoutée pour le client.

Dans ces moments que nous traversons, difficiles à vivre de chaque côté, puisque nous avons un peu de temps et de disponibilité, il serait intelligent de procéder à ces échanges entre la distribution et les tour-opérateurs, pour mieux comprendre les métiers de chacun.

Vous avez été longtemps du côté distributeur, président de Selectour puis président de Selectour Afat et finalement ce qui est devenu Selectour, vous êtes maintenant passé de l’autre côté en tant que voyagiste tour-opérateur. Les deux métiers sont-ils compatibles ?

François-Xavier de Boüard : Je dirais que c’est comme toute chose, l’herbe est toujours plus verte chez le voisin, ce sont deux métiers aussi difficiles l’un que l’autre et un moment ou un autre complémentaires. Maintenant avec le recul, puisque depuis 2016 je préside aux destinées de Secrets de Voyages, je me rends compte de toutes les difficultés qu’un tour-opérateur rencontre et qui, c’est un peu dommage, n’est pas forcément toujours perçue par l’agent de voyages. Si on ne répond pas dans l’instant, ce n’est pas pour nous amuser, c’est simplement que nous même avons quelques contraintes par rapport à nos contacts, on essaye de répondre au plus vite, ce n’est pas toujours facile. Ce que j’avais un jour initié dans mon entreprise de Boüard était, en entendant l’opposition entre les personnels de la billetterie et ceux de l’agence de voyages, de faire tourner les agences dans les plateaux affaires et les plateaux affaires dans les agences. Au début, il y avait de la résistance comme toujours, mais je dois dire qu’après les gens se comprenaient mieux et se parlaient différemment, ça créait quelque chose. Je serais tenté de dire que dans ces moments que nous traversons, difficiles à vivre de chaque côté, puisque nous avons un peu de temps et de disponibilité, il serait intelligent de procéder à ces échanges entre la distribution et les tour-opérateurs, pour mieux comprendre les métiers de chacun.

Quel regard portez-vous sur ce qui est actuellement le plus gros réseau de distribution de France par rapport à ce que vous avez vécu ?

François-Xavier de Boüard : Pour moi c’est très net :  je me dis que ce qui est important est que le réseau Selectour, auquel vous faites allusion, est toujours bien présent sur le marché français et joue pleinement son rôle. Néanmoins, je pense qu’il a perdu l’âme du départ du réseau de Selectour et jusque dans les années de la fusion. C’est devenu en quelque sorte, une grosse machine et une âme d’industriels, non plus de dirigeants qui prenaient part aux décisions même si ce n’était pas toujours simple et je suis bien placé pour le savoir. Aujourd’hui, c’est une poignée de gens, qui ont beaucoup d’expérience certes, mais qui décident beaucoup plus que par le passé c’est évident. C’est aussi normal compte tenu des enjeux économiques où le président actuel veut amener Selectour.

Ça vous contrarie ?

François-Xavier de Boüard : Non, il ne faut surtout pas ressasser le passé, ce qui compte est que Selectour soit toujours là. J’entends souvent des amis ou je croise de gens qui me parlent de Selectour, c’est encore un nom qui a une certaine aura, une visibilité et je le répète, il ne faut surtout pas revivre dans le passé, ça n’apporte rien.

D’accord, donc pas d’amertume, le fait d’avoir été débarqué, c’est du passé ? 

François-Xavier de Boüard : Ce sont des moments toujours difficiles, c’est vrai que la manière n’a pas toujours été au rendez-vous mais ainsi va la vie et avec l’âge on devient plus philosophe, mon cher Dominique. Néanmoins, je ne sais pas si c’est le fait que je sois aujourd’hui tour-opérateur et que mes amis tour-opérateurs ont été un peu déstabilisés lorsqu’ils m’ont vu la première fois sous la casquette Secrets de Voyages au congrès de Montréal, mais si je peux m’exprimer sur le sujet, je pense largement avoir apporté ma pierre à l’édifice pour le réseau Selectour. Je me suis replongé dans ma première implication dans le réseau en 1998 en tant qu’administrateur, en 2004 j’ai pris la présidence de la commission tourisme à l’époque. Quelque part aujourd’hui, sans vouloir là aussi ressasser le passé, je pense incarner un petit peu l’histoire de Selectour dans la mesure où malheureusement tant Philippe Demonchy que Gérard Letailleur ne sont plus de ce monde. Le fait de ne pas être associé au congrès, en tant qu’ancien président, est pour moi un peu dommage. Avoir l’histoire peut aider aussi.

Le Français par essence, a une certaine bougeotte, depuis tous temps. On ne va pas s’arrêter de découvrir des destinations.

Passons à une période un peu plus actuelle. On vit une drôle d’époque, le tourisme est incroyablement perturbé. Beaucoup de gens s’expriment en disant, « le tourisme de demain ne sera plus le même », Jean-François Rial dit « Il faut tout repenser, il faut tout rechanger, tout va changer. L’écologie prime là-dessus. » Votre sentiment ?

François-Xavier de Boüard : Effectivement, il ne faut pas l’occulter non plus. Quand on voit ces histoires ça me fait un peu sourire. La France produit trois fois moins de CO² que l’Allemagne. Je veux bien qu’on culpabilise en permanence les français, c’est une tendance ! Je crois que oui, il faut faire attention mais à entendre certaines personnes, en France nous allons à nous seul sauver le monde. Je crois qu’il faut quand même être un peu plus réaliste et ramener ça à plus juste raison. Oui c’est sûr qu’il faut en tenir compte mais demain, pour moi les voyages existeront toujours, les avions voleront toujours. Déjà ils ont progressé énormément, comme on le sait, à l’image de l’automobile, dans les consommations et usages du carburant, ça ne peut que s’accélérer par les nouvelles évolutions et trouvailles. Je dirais qu’il faudrait que l’on revoie certaines destinations qui peuvent être plus fragile par ce surtourisme. Tout arrêter ou réguler ou faire visiter de nuit les monuments et ainsi de toute j’y crois moyennement. Il y a une chose qui me fait dire par l’expérience que le changement est quelque chose de toujours long et fastidieux. Ça ne se fera pas, de toute façon, du jour au lendemain contrairement à ce qu’on peut laisser entendre ou ce que certains prédisent. Le Français par essence, a une certaine bougeotte, depuis tous temps. On ne va pas s’arrêter de découvrir des destinations.

Je l’ai déjà dit, ça a permis à plein de gens de prendre du recul et trouver des idées qu’ils ont pu mettre en pratique en France. J’ai accompagné pendant des années des chefs d’entreprises de la région Nantaise qui partaient assez peu à l’international parce que c’est quelque chose qui effraie. Ça peut faire sourire mais la barrière de la langue est malheureusement parfois un frein. Un peu moins maintenant parce qu’il y a cette nouvelle génération qui est plus à l’aise avec les langues. Combien de fois ces voyages ont permis de déboucher sur des accords commerciaux ou à des gens, une fois revenus en France, de produire des objets vus ainsi à l’étranger. Se refermer sur soi sous l’égide de l’écologie, je veux bien mais c’est un vœux pieu.

Faut-il taxer les voyages qui, d’après beaucoup d’écologistes nouvelle génération, polluent notre planète, au détriment d’ailleurs des voyageurs modestes, alors que, bon, les riches auront toujours les moyens de voyager ?

François-Xavier de Boüard : C’est pareil. Cette ségrégation pour moi c’est un non-sens. Autrefois, il y avait des gens qui voyageaient en diligence bien confortable et d’autres en carriole brinquebalante Ça n’a pas empêcher chacun de voyager à sa façon et ainsi de suite. Taxer, pourquoi pas. Finalement, c’est de toute façon le client qui paye. Là, on parle de quoi ? C’est 10% de gens qui se disent, entre guillemets, écologistes, qui veulent tout révolutionner dans le monde entier et ce ne sont pas toujours ceux qui sont à même de pouvoir donner des exemples. Par rapport à ceux qui n’ont pas les mêmes moyens, on va leur faire payer aussi donc c’est un peu un non-sens.

On est en train, semble-t-il de sortir de cette période difficile. On prône actuellement, du moins pour cette année, le voyage en France uniquement et je pense que c’est à peu près ce qui va se passer. Un avis là-dessus ?

François-Xavier de Boüard : Merci de me poser cette question parce que tous les jours ça me fait sourire largement. Pourquoi ? Parce qu’on découvre tout d’un coup le tourisme en France ! Il a fallu attendre cette pandémie pour que les politiques de tous bords prennent conscience de l’enjeux du tourisme. C’est très bien, tant mieux ! D’ailleurs j’espère au passage que ça aura un effet de longue durée et que ça ne va pas s’arrêter l’année prochaine, le naturel revenant au galop.

Depuis tous temps les français partent en France. En ressassant différents papiers, déjà en 1998, le réseaux Selectour publiait un magazine qui s’appelait « Partir en France« . A l’époque c’était Demonchy qui, par suite d’échanges avec le ministre ou responsable de ce qui est Atout France maintenant, Luc Parent, avec lequel il avait sympathisé, avait dit « Banco ! » Il édite un tiré à part sur la France. Ça n’a jamais marché ! Les Français n’ont pas attendu les agences de voyages pour se déplacer en France. Il faut rappeler qu’il y en a, à peu près, 35 millions qui partent en France chaque été ou sur l’année. On a tout d’un coup l’impression qu’avant les gens restaient cloîtrés chez eux puis que, grosso modo, là aussi depuis 40 ans on dit qu’il y a 15% de Français qui partent à l’étranger donc il y a quand même un certain nombre de français qui découvre la France. Pourquoi les campings se sont démultipliés depuis des années ? Pourquoi les gîtes ont connu de tels essors ? Pourquoi dans ma région, quand on voit les scores pour le voyage à Nantes qui attire de plus en plus de foule, ce sont bien les Français qui arrivent en premier. Les étrangers c’est à peine 10% qui viennent dans notre région. Tant mieux ! Plus on parle de la France, plus c’est positif. Ça me fait quand même doucement sourire quand on est tout à coup en train de dire qu’il faut rester en France, découvrir la France… Là encore c’est se moquer presque du monde… Je salue les Comités régionaux, départementaux, les Offices de Tourisme qui redoublent d’imagination depuis des années et des années. J’ai moi-même œuvré dans des Offices de Tourisme, siégé au sein du Comité régional des offices de tourisme, bon sang, que d’actions sont menées chaque été, chaque année pour attirer les Français dans leur région !

Je lance un vrai grand coup de chapeau à tous les acteurs qui ont sauvé, en quelque sorte, la profession. Après il y aura toujours des « peut mieux faire » …

D’après-vous, est-ce qu’il y aura un après qui va tout changer ou on reviendra à ce qu’on a toujours vécu ?

François-Xavier de Boüard : Il y aura forcément un après. De là à dire que tout va changer, personnellement je n’y crois pas. Il y aura toujours le mode opératoire. C’est toujours pareil, c’est tellement difficile de faire changer quelqu’un dans ses habitudes. Pour l’avoir testé, pratiqué dans mon entreprise à différents moments de mon existence, faire comprendre aux gens que mettre le crayon qui était bien positionné, dans un autre sens, il faut qu’un certain nombre d’années s’écoule. J’ai entendu qu’il fallait revoir les relations entre les tour-opérateurs et les agents de voyage, c’est sûr, mais je crains qu’on mette encore quelques années à faire bouger les lignes.

En revanche, je salue le travail considérable mené tant par le Seto, par les EDV que l’APST. Je dois dire que là aussi en regardant un peu les différentes crises que l’on a traversées, pour moi il n’y a jamais eu une mobilisation aussi importante que face à cette pandémie. Tout le monde s’est assis autour de la table et a joué pleinement le rôle. Je lance un vrai grand coup de chapeau à tous les acteurs qui ont sauvé, en quelque sorte, la profession. Après il y aura toujours des « peut mieux faire »… Je me remémore ce que Chikli avait dit en 2005 après les attentats de Louxor où, déjà, on avait connu quelques perspectives de reports de charges… A ce degré là c’est extraordinaire. Beaucoup de secteurs d’activités nous envient par rapport à ce qu’on a pu obtenir.

Le fait que les frontières européennes rouvrent au mois de juillet va quand même apporter un sérieux ballon d’oxygène à la profession.

Vous êtes inquiet pour vos confrères dans les mois qui viennent ?

François-Xavier de Boüard : Egoïstement, je suis un peu inquiet aussi pour nous, pour Secrets. Pour mes confrères, j’imagine que c’est la même chose… Bien que la chance de Secrets soit sa taille, nous sommes une toute petite entreprise de sept salariés. Ça permet une certaine agilité, qui va nous être utile. Pour ceux qui sont de taille plus importante, je présume que ça va être effectivement plus difficile pour les mois à venir. Tout va dépendre de l’été. Ça va être un bon indicateur. Je prêche pour moi mais je pense que mes confrères sont aussi d’accord, le fait que les frontières européennes rouvrent au mois de juillet va quand même apporter un sérieux ballon d’oxygène à la profession et va permettre de pouvoir envisager plus sereinement la deuxième étape lorsqu’on pourra de nouveau faire les longs courriers, ce que nous espérons tous, c’est clair.

J’ai deux questions et on va conclure là-dessus. La première : est-ce que vous avez des regrets ?

François-Xavier de Boüard : Pas du tout ! Je me voyais mal, quand j’ai cédé mon entreprise en 2014, arrêter toute activité du jour au lendemain puis, ce n’est pas très original, mais c’est vrai que quand on a goûté à ce beau métier, il est quand même difficile de l’abandonner. Quand je vois Michel-Yves Labbé qui aujourd’hui, avec un âge respectable, continue et innove toujours, c’est pour moi un bel exemple. Le faire au travers de Secrets c’est une chance inespérée, c’est une question de mettre en pratique un peu toutes ses connaissances, toute sa sensibilité, son savoir-faire plus facilement. Souvent les gens nous confient un budget, il faut être créatif, trouver le bon produit c’est vrai que c’est agréable. Avant, dans les agences c’était presque plus un prix avant le produit, aujourd’hui c’est plus « Trouvez-moi quelque chose qui m’éblouisse, qui m’épate, qui m’étonne, que je ne retrouve pas dans les magazines et autres… ». Partant de là tout est possible, c’est vraiment le métier de créateur, d’orfèvre !

Pour François-Xavier de Boüard, la vie c’est quoi ?

François-Xavier de Boüard : La vie c’est passer des bons moments entre amis, avec la famille également. Se retrouver à chaque occasion qu’il m’est possible. Voyager avec eux aussi, leur faire découvrir le monde ouvrir les yeux. D’ailleurs ils me rendent grâce parce qu’ils sentent que ça les a aidés dans leur vie à différents moments… C’est d’être sur un bateau. C’est d’être avec les équipes de Secrets que j’ai la chance d’avoir et puis de continuer à faire ce que j’aime. Être tourné vers les autres aussi.

Si vous aviez une chose à souhaiter, comme ça, j’ai une baguette magique, qu’est-ce que vous demanderiez ?

François-Xavier de Boüard : Je demanderais qu’il n’y ait plus cette barrière : « Toi tu es tour-opérateur, toi t’es agent de voyage ! ». Si je peux, quelque part, par ma sagesse, contribuer à cet esprit là je suis partant volontiers… Surtout je souhaite que les Français puissent continuer à voyager sans appréhension, sans contraintes et puissent découvrir toutes ces richesses qu’il reste encore un peu partout dans le monde.

1 commentaire
  1. Bernard Personnaz dit

    Quel excellent article, plein de passions et très instructif, et que j’ai lu de bout en bout en revivant un peu ce que j’ai aussi connu au travers de 40 ans de carrière !
    Beaucoup de bon sens et de sens des réalités. Moi aussi, je trouve que TO versus agences c’est un peu dépassé puisque l’on voit bien que les TO deviennent des distributeurs en BTOC aussi et que de plus en plus d’agences achètent directement à des DMC.

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