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François Piot (Prêt à Partir) : « Par précaution, nous souscrivons un nouveau PGE »

Encore deux nouvelles démissions, le 25 août, nous indique François Piot… Le réseau Prêt à Partir qu’il préside, dont toutes les agences sont ouvertes normalement, manque de visibilité, comme toute l’industrie. Par précaution, en prévision du remboursement des avoirs, le groupe souscrit un nouveau Prêt garanti par l’Etat.

La fin du « quoi qu’il en coûte » est-elle tenable pour l’industrie du voyage ?

François Piot : Bonne question… Cette année, comme tout le monde, nous avons été plus aidés que l’an dernier. Les chiffres s’améliorent par les aides, pas par les produits. Nous sommes sur le point de clôturer notre exercice décalé 2021, qui va du 1er octobre au 30 septembre. Ne plus avoir d’aides du tout paraît à la fois souhaitable et compliqué. Nous, nous n’avons pas recours au chômage partiel depuis la réouverture des agences le 19 mai. Aujourd’hui, nous bénéficions du fonds de solidarité, qui reste indispensable, et permet d’amortir les pertes d’exploitation. Notre perte mensuelle atteint 30 000 à 60 000 euros par mois, contre 400 000 l’an passé…

Prêt à Partir doit rembourser une dizaine de millions d’euros d’avoirs. 

C’est le maintien du fonds de solidarité qui vous paraît le plus important ?

François Piot : Oui, c’est la mesure phare. D’autant que nous aurons les avoirs à rembourser. Prêt à partir doit ainsi rembourser une dizaine de millions d’euros. Nous avions remboursé notre PGE de 6 millions d’euros en avril. Par précaution, nous allons en resouscrire un, de 6 millions d’euros, au mois d’octobre, et avons accès au financement du plan Tourisme de Bpifrance. Nous n’avons pas de problème de trésorerie ni de fonds propres, notamment grâce à la diversité de notre activité. Pour la profession, le juge de paix sera la reprise d’activité, pour recréer du fonds de roulement.

Quel est le bilan de l’été, dans le voyage, pour le groupe ?

François Piot : L’été 2021 n’a pas été si mauvais. Meilleur que l’été 2020. Nous avons la particularité d’être proches de la frontière, près du Luxembourg. Le TO Luxair a eu une activité quasi normale, proche de 2019. Grâce aux vols de ce TO, nos clients sont donc partis.  

Le chômage partiel tue la motivation des équipes.

Quelles sont les perspectives ?

François Piot : C’est un peu mitigé. Traditionnellement, cette période est un peu plus calme. Nous avons quand même des demandes de voyage, même pour des pays lointains. Mais, ce qu’il nous manque cette année, ce sont les affrètements aériens de province, de TO comme Top of Travel, Fram ou TUI. Nous avions poussé le à la carte et notre propre production depuis quelques années. Seulement, travailler en direct avec des réceptifs est compliqué et risqué, avec l’annulation intempestive des vols des compagnies aériennes. En ce moment, nous privilégions donc les TO.

Les agences restent ouvertes comme avant la pandémie. Vous ne reviendrez pas à l’activité partielle ?

François Piot : Oui, toutes les agences sont ouvertes normalement. Nous en avons fermé quatre au début de la crise, et aucune depuis. Même si l’activité reprend doucement, nous ne reviendrons pas vers le chômage partiel, qui tue la motivation. Nous ne mettons pas en place l’APLD, même si nous avons signé des accords. Nous n’avons pas une heure chômée depuis le mois de mai 2021. Nous avons l’amortisseur des congés payés si besoin. Nous avons eu pas mal de départs depuis le printemps. Nous avons encore eu deux démissions le 25 août sur la même agence.

Les nouveaux clients représentent un tiers à la moitié des ventes depuis la réouverture de nos agences en mai.

Compte tenu de ces nombreux départs, combien de postes restent vacants ?

François Piot : Nous avons au minimum une vingtaine de postes à pourvoir, dans nos différentes agences de voyages. Quelques alternants et apprentis commencent bientôt. Nous sommes en sous-effectif criant. Nous sollicitons beaucoup nos équipes. Pour les aider, nous demandons à des salariés qui ont moins de travail – les spécialistes du voyage d’affaires et des services groupes – de donner un coup de main à ceux qui sont au comptoir. C’est essentiel pour reprendre le rythme, l’habitude de se lever le matin, et pour se serrer les coudes par solidarité. Si l’Etat pense nous accompagner avec le seul dispositif du chômage partiel, cela va tuer le métier. Chez certains TO, les délais de réponse peuvent atteindre un mois.

Un message positif pour la profession, et notamment ceux qui n’ont pas rouvert leurs points de vente : les nouveaux clients représentent un tiers à la moitié des ventes, depuis la réouverture de nos agences en mai. Ce sont des clients qui viennent d’Internet ou dont l’agence, concurrente aux nôtres, est fermée.

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