FITS de Bamako : il faut passer à l’action

En 2003, à Marseille, nous avions identifié les problèmes. Il y a deux ans, au Mexique, un plan d’action avait été défini. Cette année, au Mali, c’était la phase des propositions concrètes, avec un corpus de 70 actions de terrain déjà recensées. » Au premier abord, le discours de Jean-Marie Collombon, coordinateur général du FITS, aussi volontariste soit-il, a de quoi laisser l’interlocuteur sur sa faim. À Bamako, pourtant, les participants à cette 3e édition semblent avoir avancé.

un centre étonnant à Teriya Bugu

Les pays du sous-continent ouest-africain, en particulier, prennent conscience que le tourisme responsable est l’un des domaines dans lesquels ils ont une carte à jouer. Au Mali même, certaines expériences sont déjà anciennes, comme celle menée à Teriya Bugu depuis les années 1980, de loin la plus aboutie. Il s’y est d’ailleurs tenu l’un des quatre ateliers de terrain du FITS dont l’objectif était d’élaborer des stratégies locales de tourisme solidaire. Teriya Bugu, c’est un étonnant centre de développement durable, véritable havre de paix et de verdure sur les bords du fleuve Bani, qui mêle intimement tourisme, agriculture et énergies renouvelables au profit unique des populations alentours. Les visiteurs y trouvent une halte hôtelière : 27 chambres, un restaurant, une piscine et un centre de séminaires. L’ensemble fournit un travail à 58 salariés des villages voisins, et à une centaine de saisonniers. Depuis plus de 20 ans (le centre n’avait pas encore de vocation touristique), le lieu est aussi un laboratoire énergétique : panneaux solaires, production de biogaz et, à l’avenir, production de biocarburants qui assureront une autonomie énergétique complète. Teriya Bugu fait vivre aujourd’hui 5 000 personnes.