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L’exposition « Faut-il voyager pour être heureux ? » prolongée jusqu’en avril 2023

C’est en plein confinement qu’est née l’idée de cette exposition inédite, réflexion artistique sur notre rapport au voyage. Elle se tient jusqu’au mois d’avril à l’espace Fondation EDF, à Paris.

En entrant dans une pièce plongée dans la pénombre l’œil est attiré par une multitude de globes terrestres lumineux qui jonchent le sol. On se retient de sortir son téléphone pour prendre une photo qu’on se voit déjà poster sur Instagram, par crainte d’être pris pour un touriste en flagrant délit de selfie devant la Joconde. Car on ne sait pas encore à quelle sauce va être mangé le touriste, personnage central de cette réflexion artistique autour du voyage.

Un indice – peut-être – l’exposition a été co-construite* par le sociologue Rodolphe Christin, celui-là même qui jetait un pavé dans la mare dès 2008 avec son Manuel de l’anti-tourisme. C’était bien avant le Covid, les confinements, les quarantaines et autres restrictions de déplacements. Bien avant, aussi, que les mots « flight shaming » (honte de prendre l’avion), « décarbonation » ou « tourismophobie » ne fassent partie du vocabulaire courant.

D’ailleurs, c’est en plein confinement qu’est venue l’idée de cette exposition. Quand le voyageur enfermé entre quatre murs piaffait de boucler à nouveau ses valises tout en réalisant que son immobilité offrait un peu de répit à une planète en surchauffe.

Alors, faut-il voyager pour être heureux ? On le devine, dans un tel contexte, la question est tout sauf innocente. D’ailleurs, chacune des œuvres présentées place le visiteur face aux sujets qui fâchent. Pour questionner la part d’enchantement, de découverte ou de bien-être du voyage, en la confrontant aux grands enjeux actuels. Climatiques, mais pas seulement.

Ouvrir des perspectives

Pour autant, pas de leçon de morale et encore moins de réponses toutes faites. La trentaine d’artistes réunis pour l’occasion poussent le visiteur à réfléchir à son rapport au voyage et à l’impact sur la planète de son besoin d’ailleurs. Sans éluder la dualité du tourisme ni les contradictions dont sont pétris les voyageurs.

Sagement alignées sur leur présentoir, une douzaine de cartes postales s’emploient par exemple à réhabiliter l’ordinaire, le quotidien. L’œuvre est signée Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon et vient rappeler qu’il existe 5 milliards de cartes postales de la tour Eiffel dans le monde. Et que « lorsqu’une ville se trouve réduite à son monument le plus célèbre, le lieu disparaît derrière le symbole ».

Un peu plus loin, l’œil acéré de Martin Parr capture les dérives du tourisme de masse. Partageant visiblement avec le célèbre photographe un certain goût pour l’ironie, Camille Martin, Richard et Marine Ponthieu se sont eux lancés un défi : faire le tour de leur jardin à bicyclette, en trois jours, s’amusant à détourner les codes et les clichés du lointain.

L’expo présente une cinquantaine d’œuvres au total – installations, vidéos, peintures ou photographies – qui ont l’art d’attirer le regard sur ce qui dérange. Mais aussi d’ouvrir des perspectives. Car se questionner sur l’essence du voyage, en laissant pour une fois de côté les rapports alarmants et les froides statistiques, c’est aussi s’interroger sur ce qu’il a été, ce qu’il est actuellement et ce qu’il pourrait devenir… Initialement prévue pour s’achever le 29 janvier, l’exposition est prolongée jusqu’au 2 avril, enrichie d’une expérience en réalité augmentée, de visites commentées et de visites musicales. Courez-y.

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INFOS PRATIQUES

Faut-il voyager pour être heureux ?

Du 20 mai 2022 au 29 janvier 2023. Espace Fondation EDF, 6 rue Récamier 75007 Paris. Métro Sèvres-Babylone. Entrée gratuite du mardi au dimanche (12h-19h, sauf jours fériés) et sur réservation : www.fondation.edf.com

*Commissariat collectif :

Nathalie Bazoche, Fondation Groupe EDF, Rodolphe Christin, sociologue, Alexia Fabre avec Julien Blanpied et Florence Cosson, MAC VAL, Musée d’Art Contemporain du Val de Marne.

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