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Eurostar/British Airways, les tarifs en ligne de mire

Le conflit opposant la société ferroviaire transmanche et la compagnie britannique relance la polémique sur la transparence des tarifs.

Il y a un mois, la compagnie British Airways lançait une promotion sur Paris-Londres à 29,5 E l’aller simple. Proposée sur un des axes les plus concurrencés d’Europe, elle n’a pas tardé à déclencher les foudres de la direction d’Eurostar. La société ferroviaire a demandé à la Direction générale de la concurrence de diligenter une enquête pour sanctionner les pratiques de publicité trompeuse du transporteur anglais. Eurostar pointe notamment les taxes d’aéroport, qui font passer le prix du billet à 53 E et l’obligation d’acheter un A-R pour profiter du tarif promotionnel, soit un prix total minimal de 106 E, presque quatre fois plus que le prix annoncé. Je réfute en bloc les allégations de la direction d’Eurostar. S’il y a un problème, c’est sur l’ensemble du secteur aérien, déclare Patrick Malval, DG France de British Airways.

Ce conflit remet en effet en lumière le problème de la transparence des prix des compagnies aériennes. En France, c’est l’arrêté du 3 décembre 1987 qui doit s’appliquer. Toute information sur le prix de produits ou de services doit faire apparaître la somme totale toutes taxes comprises qui devra être effectivement payée par le consommateur , explique Nathalie Cadoret de la Direction générale de la concurrence. Ce texte a été adapté pour différents secteurs (hôtellerie, grande distribution, etc.), mais pas pour le transport aérien, qui doit donc appliquer en théorie la loi générale.

Certains transporteurs tentent toutefois de contourner cette obligation, en communiquant en très gros sur un prix d’appel pour pouvoir accrocher les clients, avec un renvoi à de multiples ajouts en petits caractères, qui font énormément gonfler le prix de base. C’est en particulier le cas de certaines compagnies low cost.

Cela peut donner lieu à des poursuites pénales

Ce point est sujet à interprétation, mais la jurisprudence impose que les mentions complémentaires soient indiquées de manière précise et claire, poursuit Nathalie Cadoret. A défaut, le transporteur peut s’exposer à des poursuites judiciaires.

Un problème d’information sur les prix relève seulement de la justice civile. Mais s’il est prouvé que l’information a été détournée pour induire en erreur le consommateur, cela peut donner lieu à des poursuites pénales ajoute-t-elle.

Reste à savoir ce que la Direction générale de la concurrence concluera. En l’occurrence, elle pourrait se contenter de rappels à la réglementation. On peut néanmoins s’étonner qu’Eurostar réagisse seulement maintenant, alors que les pratiques reprochées à British Airways sont couramment utilisées. Le lancement de la nouvelle ligne à grande vitesse entre Paris et Londres, sur laquelle Eurostar fonde de gros espoirs, n’est certainement pas étranger à ce regain d’agressivité.

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