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Eric Blanc : Startuper sinon rien

À la tête de grandes entreprises du tourisme pendant plusieurs années, Éric Blanc est devenu startuper à l'âge de 50 ans avec Ceetiz, une plate-forme de réservation d'activités en France et à l'étranger.

« Formidable » est un mot qui revient souvent dans la bouche d'Éric Blanc, heureux cofondateur et président directeur général de Ceetiz, une plate-forme internationale née fin 2011 et spécialisée dans la vente en ligne d'activités touristiques. Dans ses bureaux du XVIe arrondissement, à quelques encablures du Trocadéro, l'entrepreneur circule en chemise et pantalon en toile parmi les jeunes recrues qui s'affairent dans un open-space. Ici, on lui donne du « tu » et du « vous ». « Chacun fait comme il préfère », précise-t-il. Sur un mur, un grand tableau Velleda® couvert de dessins et de blagues potaches : « L'alcool est un ennemi, fuir l'ennemi c'est lâche ». Pas de quoi troubler le boss qui accepte sans sourciller de poser devant la citation inscrite au feutre vert pour que notre photographe lui tire le portrait.

Cette décontraction s'appuie sur des bases solides. Après avoir longtemps dirigé Havas Voyages puis Pierre et Vacances Tourisme, il a présidé le groupe Park et Suites et créé Seven Urban Suites, une chaîne de résidences hôtelières et d'apparthôtels. Plutôt musclé pour un CV de startuper. Mais Éric Blanc ne s'est pas lancé tout seul dans l'aventure Ceetiz. C'est avec Damien Bellon, qu'il a d'abord recruté comme directeur des systèmes d'information chez Park et Suites, qu'il a sauté le pas. À 54 ans, cette nouvelle vie professionnelle le comble. « Créer Ceetiz était synonyme de liberté et de challenge, c'était beaucoup plus intéressant pour moi que de prendre la direction d'un grand groupe. D'ailleurs, j'aimerais qu'on reste une start-up pour les cinquante prochaines années avec la réactivité et la capacité d'adaptation que cela implique », assure-t-il.

Dans cette entreprise où la moyenne d'âge ne dépasse pas les 28 ans, tout le monde a son mot à dire et les idées sont débattues chaque semaine. La contradiction ? « Quel bonheur quand cela arrive, ça stimule les neurones ! J'ai envie de dire à mes équipes : – Venez m'ennuyer car cela crée de la valeur dans l'entreprise. » C'est ce qu'il appelle un « management philharmonique ». Chacun joue donc sa partition et les résultats sont là. Plus de 5 000 activités sur 200 destinations, des partenariats avec de grands opérateurs internationaux, une levée de fonds de 3 millions d'euros bouclée en décembre 2014. Seule ombre au tableau, le mauvais démarrage en France de la plate-forme de réservation dédiée aux agences de voyage. « Paradoxalement, nous avons des accords avec des réseaux de distribution dans le monde entier tandis qu'en France nous ne travaillons qu'avec quelques agences indépendantes », regrette Éric Blanc qui s'interroge sur ce qu'il hésite encore à appeler « échec » ou « déception ».

Pour autant, le trouble passe vite sur le visage du quinquagénaire qui se dit « terriblement heureux » entouré de ses équipes mais aussi, côté famille, de ses filles de 21 et 16 ans. « Il est évident que l'entrepreneuriat se fait en partie au détriment du reste, consent-il en évoquant ses divorces. Mais la question n'est pas de savoir s'il faut avoir des regrets ou pas. La question, c'est qu'il faut vivre sa vie telle qu'elle est et la vivre avec passion. »

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