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En panne

« 54,68 %. La claque est cinglante. Les Français ont choisi, très majoritairement, de dire non à la Constitution européenne. Ce vote protestataire vient d’abord sanctionner la politique économique dans l’Hexagone. La France a peur. Nos compatriotes sont désabusés, découragés même. L’Europe en fait les frais. Pour preuve leur moral, qui s’est encore détérioré en mai, selon l’Insee, enfonçant les plus bas niveaux d’octobre 2003. La spirale

54,68 %. La claque est cinglante. Les Français ont choisi, très majoritairement, de dire non à la Constitution européenne. Ce vote protestataire vient d’abord sanctionner la politique économique dans l’Hexagone. La France a peur. Nos compatriotes sont désabusés, découragés même. L’Europe en fait les frais. Pour preuve leur moral, qui s’est encore détérioré en mai, selon l’Insee, enfonçant les plus bas niveaux d’octobre 2003. La spirale est malheureusement connue. Sans perspective et sans illusion, ils jugent moins opportun de faire de gros achats et risquent demain de freiner leur consommation. Un coup dur pour la croissance (qui n’a décidément pas besoin de cela), mais aussi pour le tourisme émetteur qui, plus que d’autres activités, se nourrit du rêve et de l’espoir.

La situation est tout aussi inquiétante pour les spécialistes du réceptif. Bien sûr, le non ne va pas entraîner demain une fermeture de nos frontières. Mais, en renvoyant à l’étranger l’image d’une France recroquevillée sur elle-même, allons-nous encore attirer autant de touristes ? Un terrible sondage post-électoral, de l’institut Louis-Harris pour Libération, rappelle ainsi que 49 % des Français pensent qu’il y a trop d’étrangers en France ! Un chiffre difficile à concilier avec notre statut de première destination mondiale, et qui risque de renforcer notre image de pays arrogant, voire xénophobe, peu soucieux de l’accueil de ses visiteurs.

Et que dire de ces blocages sans fin qui immobilisent la France, dès lors qu’il s’agit de mettre en oeuvre une réforme, ou un projet innovant susceptible de lui donner un éclat nouveau de part le monde. L’exemple récent de François Pinault qui, face aux innombrables tracasseries administratives, a préféré installer sa fondation consacrée aux arts modernes à Venise, plutôt qu’à Boulogne-Billancourt, est à ce titre édifiant. Il est aujourd’hui devenu difficile pour nos créateurs d’exprimer leurs talents. Les Français s’enferment chaque jour un peu plus dans une vision passéiste et nostalgique de leur pays. Un handicap majeur pour demain, alors même que, comme le reste de l’économie, le tourisme doit désormais faire face à une concurrence mondiale exacerbée. La France est bel et bien en panne…

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