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Egypte : un massacre a été évité

Les mesures de sécurité ont été renforcées à Louxor après la tentative d'attentat déjouée hier matin.

Ce matin, un imposant dispositif policier quadrillait la ville de Louxor, notamment aux abords de chacun des nombreux sites archéologiques. Des picks-ups et camions remplis de policiers d'élite la tête couverte par une cagoule patrouillaient autour de chaque vestige, une activité inhabituelle selon les habitants.

Des excursions annulées

"C'est un massacre qui a été évité" hier matin, estime la police, car les trois assaillants étaient munis, outre d'une veste d'explosifs, de fusils-mitrailleurs et 19 chargeurs remplis.

Au moment de l'attaque avortée, il y avait 604 visiteurs dans le temple de  Karnak, selon la police qui les a consignés et protégés à l'intérieur dès qu'a retenti l'explosion. Environ 200 touristes déambulaient entre la fameuse allée des sphynx à tête de bélier et les pylônes de la salle hypostyle du temple du dieu Amon quand, à une cinquantaine de mètres de là, un kamikaze a déclenché sa veste bourrée d'explosifs. 

Ce matin, sur le parking du temple, là où a eu lieu l'attaque, seuls sept autocars et trois minibus stationnaient peu avant 10h alors qu'ils peuvent être des dizaines dès l'aube.

"C'est certain, il y a moins de touristes qu'hier, des voyages organisés ont été annulés en provenance de Hurghada", sur la mer Rouge, a déclaré à l'AFP Salah al-Masekh, directeur des fouilles à Karnak.

Mesures de sécurité intensifiées

Dès mercredi soir, le président, Abdel Fattah al-Sissi, a rencontré d'urgence son Premier ministre, Ibrahim Mahlab, et son ministre de l'Intérieur, le général Magdi Abdel Ghaffar, pour leur signifier "la nécessité d'intensifier la présence de la sécurité dans les régions vitales, y compris les sites archéologiques".

Des attentats se succèdent en 'Égypte depuis l'éviction, en 2013, des Frères musulmans par l'armée. Mais ils étaient jusqu'ici dirigés contre les forces de sécurité, à l'exception d'un attentat suicide contre un bus de touristes sud-coréens en février 2014 à Taba, dans le Sinaï.

La tentative déjouée de mercredi réveille le souvenir de l'attaque terrible contre le temple d'Hatchepsout, déjà à Louxor, en 1997. Revendiquée à l'époque par le groupe islamiste armé Gama'a al-Islamiya, elle avait coûté la vie à 62 personnes, dont 58 étrangers.

Le Quai d'Orsay a publié ce matin une dernière minute sur son site de Conseils au voyageurs. Il recommande notamment "à titre de précaution, (…) d'exercer une vigilance renforcée en suivant les consignes habituelles de sécurité".

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