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Didier Sylvestre (Exotismes) : « C’est l’année de l’île Maurice »

Le tour-opérateur spécialiste des îles lointaines a débuté l’année sur les chapeaux de roue, selon Didier Sylvestre, son directeur commercial et marketing.

L’Echo touristique : Exotismes annonçait une année record en 2022. La tendance s’est confirmée ?

Didier Sylvestre : Depuis notre annonce, en septembre 2022, nous n’avons pas fait de communication particulière sur ce point. Mais je vous confirme qu’après avoir bouclé nos bilans, 2022 s’impose comme l’année de tous les records pour Exotismes, en chiffre d’affaires, comme en nombre de clients. Nous ne sommes sûrement pas les seuls voyagistes dans ce cas. Et nous sommes très ravis de voir que le premier trimestre de l’année 2023 s’inscrit dans la même dynamique de ventes.

Votre cœur de saison tombe en hiver. Quel est l’impact des facteurs extérieurs négatifs sur le long-courrier comme la hausse des tarifs des carburants ?

Didier Sylvestre : La hausse des tarifs du carburant provoque une hausse des prix de nos voyages, mais ça n’est pas le seul facteur. La hausse du dollar, par exemple, affaiblit certaines destinations. A contrario, les destinations siglées « euro », et notamment les îles tropicales, en profitent. Donc, en termes de chiffre d’affaires, la progression est réelle. Mais, selon moi, ça n’est pas l’indicateur le plus intéressant. La hausse du nombre de clients est bien plus explicite, au niveau des évolutions du marché. Aux Antilles françaises, par exemple, nous enregistrons +44% de clients par rapport à 2022, qui était déjà une année excellente dans ces destinations pour nous.

Sur le premier trimestre, nous avons eu 20% de clients en plus par rapport à l’année dernière.

Vous arrivez donc à séduire plus de clients malgré la hausse des prix ?

Didier Sylvestre : Sur le premier trimestre, nous avons eu 20% de clients en plus par rapport à l’année dernière. Cette performance est portée par plusieurs destinations. Il y a les Antilles, comme je l’évoquais, mais aussi l’Île Maurice, qui opère un retour spectaculaire chez Exotismes. En 2022, la destination avait repris en demi-teinte, sur un faux rythme. Là, c’est l’année de l’île Maurice. En plus, nous y signons nos contrats en euros. La levée de toutes les restrictions sanitaires a également permis la reprise des combinés avec l’Île de la Réunion. Nous organisons également beaucoup de voyages de noces, bénéficiant encore des reports de mariages de la période Covid.

Vous avez également renforcé votre présence dans l’Océan Indien en ouvrant Zanzibar. Comment ?

Didier Sylvestre : Le lancement de Zanzibar est une vraie satisfaction. Ça n’était pas évident, pour nous, de savoir où on irait avec cette nouvelle destination. Nous nous sommes largement appuyés sur nos partenaires agents de voyages pour savoir ce qu’ils attendaient de nous sur cette destination. Nous avons donc privilégié les formules tout compris, des offres plutôt destinées aux couples en voyages de noce, etc. On essaie de couvrir tout le spectre d’offres, y compris des safaris en Tanzanie en extension. C’est notre première incursion sur le continent africain. C’est très motivant pour nos équipes et ça semble marcher puisque nous avons séduit plus de 1 000 clients. Nous sommes donc confiants sur le potentiel de Zanzibar.

Cela pourrait vous inspirer pour d’autres destinations où ce genre de combinés est possible ?

Didier Sylvestre : L’ADN d’Exotismes demeure les îles tropicales et paradisiaques. Nous sommes plutôt dans une période de consolidation de notre offre, dans les destinations déjà programmées. Par exemple, nous voulons nous imposer comme un acteur majeur et un interlocuteur incontournable des agences de voyages en Polynésie française. Nous nous concentrons donc sur l’enrichissement de notre production aux Caraïbes, dans l’Océan Indien et dans le Pacifique.

La République dominicaine, qui était la grande gagnante de 2022, est en baisse.

Quelles sont les destinations qui, au contraire, pâtissent d’un contexte monétaire et économique tendu ?

Didier Sylvestre : Aucune destination n’accuse un recul significatif. La République dominicaine, qui était la grande gagnante de 2022, est en baisse. Comme toutes les destinations où l’on paye en dollars, comme les Seychelles par exemple. Mais nous étions sur des volumes tellement hauts en 2022 que ce ne sont pas des baisses structurelles. Et nous compensons sur les autres destinations en forte croissance. Il y a également d’autres surprises, comme le succès du Sri Lanka, qui nous fait chaud au cœur. C’est un pays qui a beaucoup souffert avant la crise sanitaire. Et c’est toujours un plaisir de revoir les clients s’intéresser à cette destination merveilleuse. En plus, ça porte la vente de nos combinés avec les Maldives.

Cet été, sur quels axes pensez-vous travailler le plus ?

Didier Sylvestre : Pendant l’été, Exotismes veut se poser comme une alternative au bassin méditerranéen sur-fréquenté. La hausse des prix concerne également les destinations moyen-courriers. Nous, nous voulons offrir l’opportunité aux clients des agences de découvrir les îles tropicales à des tarifs bien plus attractifs qu’en haute saison. Nous avons donc retravaillé nos prix, à la baisse, pour être mieux (positionné) sur le marché. Dans notre « poker de l’été », que nous venons de lancer, il y a des offres packagées à partir de 599 euros par personne pour les Antilles. On aborde donc la saison avec des produits qui, selon nous, peuvent répondre aux nouvelles attentes du marché après la crise sanitaire.

Un marché qui semble donc prêt à dépenser plus pour voyager ?

Didier Sylvestre : On peut aussi analyser les choses d’une autre façon. L’année dernière, les prix étaient assez bas, de façon artificielle. Il fallait accompagner le redémarrage du secteur, et tout le monde a fait des sacrifices. Cette année, les prix se recalent sur une certaine réalité économique actuelle. C’est un phénomène qu’on a déjà connu par le passé, dans des situations différentes, et qui a pour impact majeur de rendre certaines destinations plus attractives que d’autres. Ça n’est qu’un épisode de plus dans la vie très mouvementée des agents de voyages, à qui je veux tirer mon chapeau, tant ils affrontent chaque tempête avec détermination.

Exotismes restera-t-il un TO totalement B2B ?

Didier Sylvestre : Exotismes a toujours été un tour-opérateur à 100% B2B depuis sa création. Et ça ne changera pas. Tous nos développements vont dans le sens de la distribution. Par exemple, nous continuons de développer nos outils d’intelligence artificielle pour faciliter leur quotidien… et leur apporter la réponse la plus rapide possible. C’est ce qui nous permet, en tant que tour-opérateur, de nous démarquer. La rapidité de la proposition et la mise à disposition d’outils, conjugués à notre forte présence commerciale sur le terrain et à nos initiatives comme les éductours et les salons, doivent faire de nous un partenaire privilégié des agents de voyages. Et cela semble fonctionner : quand vous constatez des progressions du volume de clients de l’ordre de 40% sur certaines destinations, ça ne peut pas être attribué qu’au Revenge Travel.

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