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Didier Arino : « 85% des vacanciers français sont restés en France cet été »

Le directeur général du cabinet Protourisme dresse un premier bilan d’un été marqué par la pandémie, l’entrée en vigueur du pass sanitaire et une météo capricieuse.

L’Echo touristique : La saison estivale est déjà bien entamée. Est-il possible d’en dresser un premier bilan ?

Didier Arino : Le premier bilan que l’on peut dresser est très bon, si on tient compte du contexte entourant cette saison. 37 millions de Français sont partis en vacances cet été. C’est un chiffre record, supérieur de 4 millions par rapport à une année normale, et de 2 millions par rapport à l’été 2020. 85% de ces Français ont passé leurs vacances dans l’Hexagone (contre 94% l’été dernier). En combinant ces chiffres avec l’allongement de la durée moyenne de séjour, on peut dire que les professionnels du tourisme en France, et notamment de l’hébergement marchand, ont vécu un bel été.

Quelles sont les typologies d’hébergement les mieux vendues ?

Didier Arino : Les performances sont plutôt bien réparties, y compris géographiquement (voir plus loin, NDLR). En fait, les bons produits se sont bien vendus. Jusqu’à la fin du printemps, la maison individuelle avec piscine était plébiscitée. Mais, l’été approchant, les réservations ont afflué dans les campings haut de gamme, les résidences de tourisme, et l’hôtellerie balnéaire. Certains ont même battu leur record, comme Vacancéole, qui proposait un très gros volume d’offres pour le marché. C’est aussi l’un des autres facteurs marquants de cet été : les professionnels français ont maintenu leurs prix, ou les ont augmentés, et les performances sont encore plus intéressantes si l’on étudie les chiffres d’affaires.

La grande gagnante de l’été 2021, c’est l’Occitanie.

Et les destinations les plus demandées ?

Didier Arino : Le démarrage a été très fort sur toute la façade Atlantique, la Bretagne et la Nouvelle-Aquitaine en tête. La campagne et les destinations de montagne – les Pyrénées bien plus que les Alpes – ont également enregistré de nombreuses réservations dès le début de la saison. Mais la météo a été capricieuse pendant une bonne partie de l’été, ce qui a favorisé les réservations de dernière minute vers la Côte d’Azur, jusqu’ici un peu délaissée par la clientèle. La grande gagnante de l’été 2021, c’est l’Occitanie. Le littoral occitan enregistre des records de fréquentation, tandis que les Pyrénées, comme dit précédemment, ont très bien fonctionné. L’arrière-pays s’est également maintenu. En Occitanie, les chiffres sont meilleurs qu’à l’été 2019.  

Certains pans de l’industrie, comme le tourisme urbain, semblent pourtant avoir vécu un été difficile…

Didier Arino : Le tourisme urbain, c’est l’ombre sur le tableau de l’été. Et cela pèse lourd. C’est très impactant pour les destinations qui dépendent beaucoup de la clientèle internationale, comme Paris, qui accueille, lors d’une année normale, 55 à 60% de touristes étrangers. La plupart des touristes proviennent des Etats-Unis, d’Asie ou du Royaume-Uni. Quelques Américains et Britanniques ont visité la capitale cet été, mais aucun touriste asiatique. De la même façon, la clientèle du Moyen-Orient revient seulement, et très doucement. Cela fait souffrir les palaces et l’hôtellerie de luxe. Néanmoins, les performances sont meilleures que celles enregistrées en 2020, même si cela reste très mauvais, et très loin de l’été 2019. Mais c’est encourageant de constater que des voyants repassent dans le vert.

L’entrée en vigueur du pass sanitaire n’a pas entravé l’activité touristique ?

Didier Arino : Certains ont été plus pénalisés que d’autres, en fonction de leur popularité. Par exemple, pour les parcs de loisirs : les visiteurs, souvent jeunes et pas forcément vaccinés, passent un test PCR pour visiter les plus grands parcs à thèmes. Mais pas pour les plus petits sites… Certains parcs de loisirs ont pourtant enregistré des fréquentations record cet été. C’est un peu la même mécanique dans les restaurants ou les bars : les établissements plus haut de gamme, qui attirent plutôt des seniors, ont eu moins de difficultés que les établissements qui visent une clientèle jeune.

L’été n’est pas encore fini. Est-ce que la fin de saison est placée sous les mêmes auspices ?

Didier Arino : Les premiers chiffres sont, en tout cas, encourageants. Pour le mois de septembre, les réservations sont en hausse de 10 à 15% en fonction des régions, ce qui est une bonne performance. Pour peu que la situation sanitaire soit plus lisible, et que la météo soit clémente… L’été pourrait bien se prolonger, avec de beaux week-ends, peut-être même jusqu’à la Toussaint. D’autant plus que la clientèle française a semblé retrouver goût aux vacances, malgré les contraintes liées à la situation sanitaire. Nous n’avons pas constaté l’impatience et les incivilités que nous avons pu regretter l’été dernier. Les gens se sont montrés ouverts, tolérants et compréhensifs par rapport à l’application des mesures, et notamment celle du pass sanitaire. C’est une bonne nouvelle.

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