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Desserte de la Corse en ferry : LE CALME après la tempête ?

Après une année 2015 marquée par les rebondissements judiciaires de l'ex-SNCM, les flots sont redevenus calmes pour les ferries reliant l'île au continent. Corsica Linea poursuit cette année sa relance, quand Corsica Ferries regarde plus loin, du côté de la Sardaigne.

Les habitués de la Corse en avaient perdu leurs repères. Opérateur historique de la desserte de l'île de Beauté en ferry, la SNCM (Société nationale Corse Méditerranée) a été placée en redressement judiciaire en novembre 2014. Un an plus tard, elle était rachetée et relancée sous le nom de Maritima Ferries. Finalement, la compagnie Corsica Linea voit le jour en mai 2016, à la suite d'un rapprochement entre Corsica Maritima et Maritima Ferries. Pour des horizons plus limpides ? « C'était notre objectif de l'année : réussir la transformation de l'entreprise. Et on est heureux ! », se réjouit Pierre-Antoine Villanova, le directeur général de Corsica Linea. « Si on nous avait présenté de tels chiffres il y a un an, nous aurions signé sans hésiter ! », sourit-il.

Pour sa première année d'activité, Corsica Linea enregistre un chiffre d'affaires avoisinant les 170 millions d'euros, supérieur à l'objectif fixé en début de saison. « 65 % de ce chiffre d'affaires sont réalisés par la desserte touristique de la Corse », précise Pierre-Antoine Villanova, rappelant que sa compagnie a largement investi l'activité « fret » entre le continent, la Corse, la Tunisie et l'Algérie. « Au total, nous avons transporté 500 000 clients, dont 300 000 vers la Corse. » Corsica Linea propose aussi quelques traversées vers la Sardaigne. Sur la desserte touristique corse, Pierre-Antoine Villanova estime détenir environ 10 % des parts de marché disponibles.

Pas d'effet d'aubaine

Malgré un premier exercice satisfaisant, Corsica Linea est loin du mastodonte Corsica Ferries, créé en 1968. Le leader explique qu'il ne s'est jamais réjoui des déboires judiciaires, financiers et commerciaux de l'ex-SNCM. « Il n'y a pas eu d'effet d'aubaine pour nous après de tels remous », assure Jean-Michel Savelli, directeur commercial de Corsica Ferries. « Il faut être réaliste. Notre marché, c'est la desserte touristique de la Corse. Or, un touriste qui entend ou voit de mauvaises choses sur la destination, qu'on parle de mouvements sociaux, de météo ou de sécurité par exemple, repousse son voyage », estime Jean-Michel Savelli. Pour autant, Corsica Ferries a renforcé sa position de leader sur le segment, s'octroyant environ 75 % des parts de marché. Avec des journées de pointe à 45 départs quotidiens entre la France, l'Italie, la Corse, la Sardaigne et l'île d'Elbe, Corsica Ferries a effectué plus de 6 000 traversées en 2016. « Sur l'ensemble de nos lignes, nous avons transporté 3 600 000 personnes (+2,9 %). C'était notre objectif principal pour l'année 2016 : on voulait continuer sur la lancée de 2015, qui est une année de référence pour nous. »%%HORSTEXTE:1%%

Une activité principalement B2C

Pour les deux compagnies, les nuages semblent avoir disparu de l'horizon entre le Vieux Continent et la Corse. Mais le potentiel de croissance est surtout ailleurs. « Le marché de la Corse est en progression, principalement grâce à l'offre aérienne grandissante. Il atteint donc une maturité qui nous empêche de nous reposer sur la seule île de Beauté », estime Jean-Michel Savelli. Lancée en 2016, la desserte de la Sardaigne depuis Nice et Toulon représentait la priorité de Corsica Ferries l'année passée. « Le challenge est réussi, même au-delà de nos espérances. En 2017, nous renforcerons la desserte de la Sardaigne », indique-t-il. En effet, la compagnie est persuadée que l'île, séparée de la Corse par les bouches de Bonifacio, suscite l'intérêt des inconditionnels de la région. « Il y a une vraie demande sur la destination. Les amoureux de la Corse sont curieux de découvrir la Sardaigne. On va appliquer le même modèle que pour la desserte en Corse : à savoir un départ dans la soirée à Toulon et une arrivée en début de journée en Sardaigne. À terme, on veut tisser un maillage dense entre le continent et les trois îles (la Corse, la Sardaigne et l'île d'Elbe). » %%HORSTEXTE:2%%

Renforcer les partenariats

Du côté du challenger Corsica Linea, l'objectif reste de grignoter des parts de marché. « On espère augmenter notre trafic de 10 % sur la Corse en 2017, notamment grâce à une légère hausse des traversées (1 200 contre 1 100 en 2016) », annonce Pierre-Antoine Villanova. La jeune compagnie mise aussi sur la dynamisation de sa politique commerciale, pour consolider son activité. « Avec une volonté précise : réaliser de meilleures performances en avant et après-saison en renforçant nos partenariats avec les TO spécialistes et les hôteliers de l'île. Même si notre chiffre d'affaires est réalisé à 80 % par le B2C. » « On va répondre sur le terrain de la commercialisation pour contrer l'aérien », prévient Jean-Michel Savelli. « On va proposer de plus en plus de packs. Mais nous ne sommes pas un tour-opérateur, donc on ne peut pas se passer de partenariats avec la plupart des grands TO pour la vente de packages dynamiques. Le B2B représente 15 % de notre chiffre d'affaires. »

Si les compagnies cherchent à se diversifier et à élargir leurs offres, la bataille navale et commerciale qu'elles se livrent pour desservir la Corse n'est pas prête de trouver son grand vainqueur. « Notre principale force à tous, c'est évidemment la Corse. C'est proche, c'est dépaysant, le soleil y est garanti, tout comme la sécurité : c'est une destination refuge », conclut Jean-Michel Savelli.

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