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Décès de Jeanne Augier, la propriétaire du mythique Negresco

Elle a dirigé le Negresco pendant plus de 60 ans. La succession s’annonce compliquée autour du mythique hôtel de la Promenade des Anglais, très convoité.

C’est une figure de l’hôtellerie qui s’est éteinte dans la nuit de lundi à mardi, au destin hors du commun. Jeanne Augier, la propriétaire du Negresco, vient en effet de tirer sa révérence, après avoir présidé à la destinée du mythique hôtel de la Promenade des Anglais pendant plus de 60 ans. La richissime propriétaire de palace niçois aurait eu 96 ans le 27 mars prochain. Le moins que l’on puisse dire, c’est que sa succession s’annonce compliquée autour de cet hôtel très convoité, dernier palace familial de l’Hexagone. Sa valeur est estimée entre 300 et 400 millions d’euros, selon une estimation datant de 2016. Sans compter le mobilier et les quelque 6000 œuvres d’art accumulées au fil des décennies par Jeanne Augier, collectionneuse compulsive.

Quel avenir pour l’hôtel ?

Dès 2009, Jeanne Augier, qui avait elle même hérité du Negresco de son père, en 1957, avait annoncé avoir pris ses dispositions, de façon plutôt inattendue, via la création de la fondation Mesnage, Augier Negresco. « Rien ne changera quand j’aurais fait ma valise », confiait-elle alors dans une interview à L’Echo touristique. Cette fondation doit en principe gérer son patrimoine après sa disparition, les bénéfices devant aller au développement de l’hôtel, à la défense des animaux, aux personnes handicapées et au “rayonnement de l’art français”. Mais de multiples convoitises, manœuvres et conflits existent depuis plusieurs années autour de l’hôtel, qui compte parmi les palaces les plus connus au monde (même s’il n’en a pas réellement le titre, ndlr). En 2013, Jeanne Augier avait ainsi été placée sous tutelle pour la protéger des nombreuses sollicitations. L’établissement était alors géré par une administratrice judiciaire.

Une enquête en cours

En 2017, le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, avait saisi le tribunal de commerce pour décider de la suite, estimant que ce n’était pas le rôle d’une administratrice judiciaire de diriger un hôtel. Une intervention vécue comme une pré-vente déguisée par la direction et les salariés qui ont ensuite obtenu que le dossier soit dépaysé à Marseille, rappelle l’AFP. Une enquête du parquet national financier est également en cours, qui a valu à Jean-Michel Prêtre une perquisition le mois dernier à son domicile et à son bureau au palais de justice. Les enquêteurs cherchaient alors à savoir si Jean-Michel Prêtre aurait pu, en saisissant le tribunal de commerce en 2017, avoir outrepassé ses pouvoirs voire favorisé un candidat repreneur, selon Le Parisien.

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