Crash d’EgyptAir : un incendie « d’origine humaine » dans le cockpit
Le crash de l’avion d’Egyptair en Méditerranée en 2016, qui avait fait 66 morts, serait dû à un incendie dans le cockpit.
Le vol MS804 d’Egyptair, reliant Paris au Caire, s’était abîmé en mer Méditerranée le 19 mai 2016 entre la Crète et la côte nord de l’Égypte, après avoir soudainement disparu des écrans radars. Les 66 personnes à bord, dont 40 Égyptiens et 15 Français, avaient péri.
Alors que Le Caire a très vite mis en avant la piste d’un attentat, Paris privilégie depuis le départ la thèse d’un incident technique. Selon le document de 134 pages consulté par Il Corriere della Sera et transmis à la cour d’appel de Paris en mars, un incendie à bord aurait été provoqué par la conjonction de deux facteurs : une fuite du masque à oxygène du copilote et la combustion d’une cigarette fumée par le pilote ou le copilote.
Selon divers rapports d’expertises versés à l’enquête judiciaire française depuis le crash dont l’AFP a eu connaissance, un incendie s’est déclenché à bord du cockpit, quitté précipitamment par l’équipage qui n’a semble-t-il pas été en mesure de trouver et donc d’utiliser un extincteur, ce qui a causé le crash quelques minutes plus tard.
Fort débit d’air dans le cockpit
Les enregistrements sonores de la boîte noire corroborent cette hypothèse, selon le journal italien. Les experts ont notamment isolé deux « bruissements » provenant du micro incorporé au masque du co-pilote, quelques minutes avant l’accident, signalant vraisemblablement un fort débit d’air, le masque ayant été mis sur le mode « urgence ».
L’incendie lui-même a été déclenché par « une étincelle ou une flamme ». Dans un précédent rapport de juin 2021, des experts avaient écarté « un départ de feu spontané en la seule présence de la fuite d’oxygène ». Ils évoquaient trois possibles éléments déclencheurs « tous d’origine humaine » : « une couverture chargée en électricité statique demandée par le pilote » pour dormir, « des corps gras faisant partie du repas servi au pilote et enfin une haute probabilité d’une cigarette allumée ou d’un mégot se consumant dans un cendrier », alors que l’équipage fumait régulièrement dans le cockpit.
En juin 2018, deux experts requis par les juges d’instruction saisis du dossier à Paris avaient pointé du doigt le remplacement, trois jours avant le crash, du boîtier contenant le masque à oxygène du copilote, pour des raisons inconnues. « Le remplacement de cet équipement requiert une vérification très soigneuse (…), les fuites d’oxygène étant particulièrement dangereuses », avaient-ils souligné.
Fatigue et manque de sommeil
Le plus récent rapport répète qu’il n’est pas possible d' »établir avec certitude (…) la cause exacte de l’origine de l’incendie (cigarette, corps gras, étincelle d’électricité statique) ». Les experts relevaient aussi un « comportement non-professionnel » de l’équipage : musique, allées et venues multiples dans le cockpit, « manque d’attention de l’équipage concernant le suivi du vol », etc.
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