Coronavirus : les pros des voyages scolaires réclament la création d’une caisse de compensation
Les entreprises spécialistes des voyages scolaires, regroupées au sein de l’Unosel, craignent de perdre 60 à 70% de leur chiffre d’affaires ce printemps.
Avec la crise du coronavirus, les organisateurs de voyages scolaires ont déjà perdu plus de 25% de leur chiffre d’affaires annuel, soit plus de 4 000 voyages annulés. Et si la crise se poursuit au printemps, ce sera 60 à 70 % de leur volumétrie qui partira en fumée, estime l’Union Nationale des Organisations de Séjours Educatifs (Unosel). Cette situation est d’autant plus critique que les fournisseurs ont déjà été payés, et pour la plupart, ils ne rembourseront pas. Progressivement, la crise s’étend aussi aux séjours linguistiques et aux colonies de vacances qui commencent à être fortement impactés pour les vacances de Pâques et d’été. Certains estiment à ce jour leur baisse de chiffre d’affaires à 50% pour les vacances de Pâques.
Comme beaucoup d’acteurs proposent ces trois types de séjours, ils sont touchés sur l’ensemble de leur activité. Par conséquent, les entreprises craignent de ne plus être en mesure, prochainement, de faire face à leurs charges courantes et en particulier les salaires. Le chômage partiel, qui va être mis en place très rapidement par nombre d’organismes, ne suffira malheureusement pas à réduire les frais. Les associations, TPE et PME qui embauchent actuellement 5 000 salariés en CDI et plus de 100 000 saisonniers, vont devoir procéder à des licenciements. Pour les plus fragiles d’entre elles, le Brexit ayant déjà fortement fait baisser les commandes ces derniers mois, c’est bien un risque réel de fermeture définitive qui pèse sur elles.
Création d’une franchise de 35 %
L’Unosel propose donc la mise en place d’une caisse de compensation. « Nous faisons aujourd’hui appel à la solidarité nationale, en proposant la mise en place par l’Etat d’une ‘caisse de compensation’ qui permettrait de sauvegarder les structures du secteur tout en garantissant un remboursement aux familles ayant déjà versé la participation pour le séjour de leurs enfants », indique l’association.
Le fonctionnement serait simple. Les organismes de l’Unosel rembourseraient le montant total du séjour, déduction faite d’une « franchise » de 35%, franchise qui permettrait d’indemniser les différents prestataires et de compenser une partie de la marge. La « caisse de compensation » prendrait en charge ces 35% et verserait la somme équivalente aux établissements scolaires ce qui leur permettrait de rembourser intégralement les familles.
La création de ce fonds exceptionnel de solidarité permettrait d’éviter aux agences de voyages scolaires la « double peine », c’est-à-dire de devoir rembourser aux établissements scolaires les frais qu’ils ont d’ores et déjà avancés aux prestataires. Il faut en effet savoir que la prise en charge des assurances reste limitée à des cas très particuliers, les épidémies étant en exclusion dans la plupart des contrats -lesquels couvrent dans tous les cas les clients et non les organisateurs de séjours.
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