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Voyageurs du Monde : des pertes en 2020, mais pas de plan social en vue

Au lendemain de la publication des résultats 2020 du groupe, nous avons interrogé Alain Capestan, directeur général délégué de Voyageurs du Monde, sur les perspectives de reprise.

La pandémie de coronavirus n’aura, évidemment, pas moins épargnée Voyageurs du Monde que les autres acteurs de l’écosystème touristique. En 2020, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 117 millions d’euros sur l’exercice, en recul de 76% par rapport à l’exercice précédent. Une baisse d’activité entamée à la mi-mars, au moment où le monde entier se confinait, alors que Voyageurs du Monde avait bien commencé l’année (+4% de départs acquis à la fin février 2020).

Dans ce contexte, la marge brute a diminué dans les mêmes proportions que le chiffre d’affaires (-75%) pour s’établir à 36 millions d’euros sur l’exercice. « Les aides gouvernementales et les mesures de restrictions budgétaires prises dès le début de la crise ont permis de réduire les charges d’exploitation de près de 53%, à 55 millions d’euros », chiffre un communiqué diffusé par Voyageurs du Monde. Le résultat net part du groupe s’établit à -13,7 millions d’euros, contre +20,3 millions d’euros au titre de l’exercice précédent.

© Voyageurs du Monde

Un PGE de 50M€

Voyageurs du Monde a pu préserver sa trésorerie (171 millions d’euros au 31 décembre 2020) « grâce aux avoirs émis en application de l’ordonnance du 25 mars 2020 en lieu et place de remboursements (56,8 millions d’euros au 31 décembre 2020). Le groupe a également souscrit un PGE pour un montant total de 50 millions d’euros, permettant ainsi d’élever ses fonds propres à 98,2 millions d’euros au 31 décembre 2020, les réserves accumulés au 31 décembre 2019 « ayant permis de financer la perte de l’exercice ».

Malgré l’impact de la pandémie sur son activité, Voyageurs du Monde a donc les reins solides. « Nous avons économisé pendant 30 ans pour financer notre développement international. Ces économies serviront à financer les pertes liées à la pandémie », précise Alain Capestan, le directeur général délégué de Voyageurs du Monde. « Elles nous donnent surtout les moyens de ne pas nous séparer de nos salariés, ce qui aurait été très difficile sur le plan humain ».

La levée de 130M€ financera l’international

Pour le financement de l’internationalisation du groupe, Voyageurs du Monde pourra puiser dans les 130 millions d’euros levés au mois de mars.

De quoi bien aborder la reprise d’activité, qui devra nécessairement passer par la France et l’Europe. « Nous nous sommes organisés pour répondre à cette demande, d’autant plus que la France est la première destination, en nombre de clients, de toutes nos marques de trekking », détaille Alain Capestan. Le voyagiste, confronté à quelques problèmes de capacité l’été dernier, a donc augmenté la voilure… « dans la mesure du possible ». Et il espère la réouverture des destinations de l’espace Schengen, et de quelques destinations long-courrier.

A l’équilibre en 2021 ?

Car, comme tous les acteurs de l’industrie, Voyageurs du Monde n’est pas maître de sa reprise d’activité. « Il y a trois facteurs croisés : d’abord, la possibilité, pour les Français, de voyager ou de quitter le territoire sans motifs impérieux. Ensuite, est-ce que les destinations accueilleront les Français ? Et, si ces deux facteurs sont réunis, dans quelles conditions (quarantaine, vaccins, test PCR, …) ? Cela fait beaucoup d’incertitudes, même si de bonnes initiatives émergent. Par exemple, nous soutenons l’idée du passeport européen, qui facilitera tous ces aspects une fois en place. » 

L’attentisme reste fort. « Nous enregistrons quelques réservations, mais c’est très bas. Le marché ne pourra redémarrer que lorsque les Français, confinés, auront la certitude, de la part du gouvernement, qu’ils pourront voyager cet été. Avant cela, il ne se passera pas grand-chose », regrette Alain Capestan.

« Depuis plusieurs mois, nous faisons 100% de notre activité sur le web »

Et les agences de Voyageurs du Monde ne rouvriront pas leurs portes. « Dès qu’on en aura l’autorisation, nous rouvrirons les points de vente en fonction du volume de vente potentiel. Ça serait un message très fort et très symbolique, en interne, de rouvrir nos agences. Mais, depuis plusieurs mois, nous faisons 100% de notre activité sur le web ».    

Voyageurs du Monde, qui, en octobre 2020, espérait encore réaliser un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros en 2021, juge désormais que ce scénario n’est « plus crédible ». « En l’état actuel des aides gouvernementales et des efforts réalisés pour réduire les dépenses opérationnelles, le groupe estime que son résultat d’exploitation pourrait être à l’équilibre dans un scénario de génération de chiffre d’affaires un peu supérieur à celui réalisé en 2020. »

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