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Austral Lagons : « A date en 2023, nous avons déjà atteint notre chiffre d’affaires 2019 »

Vous avez dit reprise ? Pour le voyagiste Austral Lagons, l’année 2023 s’annonce même record pour différentes raisons, que nous explique le directeur général Hélion de Villeneuve.

L’Echo touristique : Quel est le bilan d’Austral Lagons en ce début d’année 2023 ?

Hélion de Villeneuve : Après une très bonne année 2022, 2023 a continué sur les chapeaux de roue. Aujourd’hui à date, nous avons déjà réalisé le chiffre d’affaires que nous avions atteint en 2019, soit 56 millions d’euros pour les départs jusqu’au 31 décembre. Nous pensons enregistrer au minimum 75 millions d’euros cette année, contre 62 millions en 2022. Les clients ont davantage anticipé. Nous sentons néanmoins un ralentissement en cette période de vacances scolaires. Et surtout, des destinations ont fait le plein pour la saison, comme la Polynésie. Aujourd’hui, nous vendons essentiellement l’Océan indien, l’Afrique australe et un peu l’Amérique latine.

En mal de vols directs depuis Paris, la République dominicaine, que vous avez lancée en 2021, est-elle en souffrance ?

Hélion de Villeneuve : La République Dominicaine, hors des sentiers battus chez Austral Lagons, a rencontré beaucoup de succès à son lancement. L’hiver a été très correct. L’arrêt des compagnies aériennes (Air France et Corsair, NDLR) est problématique. Toutefois, nous avons travaillé sur des solutions de repli avec Air Europa et Lufthansa. Nous sommes en train de regarder avec des compagnies canadiennes comme Air Canada. Bien sûr, le manque de capacités aériennes peut entraîner une hausse des prix, et gêner ainsi des opérateurs dits industriels. Mais moins Austral Lagons, qui se positionne sur le haut de gamme. 

L’inflation est-elle un moteur significatif de la croissance ?

Hélion de Villeneuve : Toutes destinations confondues, le panier moyen par pax a augmenté de 7,5% en 2023, pour atteindre 4300 euros sur mon portefeuille 2023. Mais dans le même temps, le nombre de client a davantage progressé, de 40%.

Le rachat par Marietton a surtout a permis à Austral Lagons de prendre plus des stocks hôteliers et aériens.

Comment expliquer votre croissance 2023, au-delà du Travel Revenge ? Le rachat par Marietton en 2021 a dû contribuer, non ?

Hélion de Villeneuve : En effet, notre appartenance au groupe nous aide. Les agences maisons pilotent les ventes vers nous. Et surtout, le rachat par Marietton permet à Austral Lagons de prendre plus des stocks hôteliers et aériens. Nous prenons davantage de risques, ce qui nous rend plus compétitifs. Tous les réseaux sont d’ailleurs en croissance : TourCom comme Selectour et le Cediv.

Quelles destinations cartonnent, et celles qui sont à la peine ?

Hélion de Villeneuve : Nous avons fait une année record sur la Polynésie, malheureusement, nous n’avons presque plus rien à vendre. L’île Maurice a tout explosé, et nous sommes contents de La Réunion. Les Seychelles, qui avaient été un peu en berne, ont retrouvé des couleurs. La Tanzanie fait désormais partie de nos best-sellers. Là où c’est plus difficile, c’est sur les Maldives, compte tenu du surcoût lié aux effets de change – nous achetons en dollars – en plus de l’inflation dans l’aérien et l’hôtellerie. 

Austral Lagons va développer des services VIP.

Comment se profile 2024 ?

Hélion de Villeneuve : Maintenant que la haute saison est finie, nous sommes vraiment tournés vers 2024. Nous allons étoffer notre production Mexique et Costa Rica. Nous renforçons le Kenya, face aussi au manque de disponibilités sur la Tanzanie, destination qui a rencontré un succès phénoménal sur le marché français. Surtout, nous allons continuer à travailler sur les services privilèges, avant, pendant et après le voyage. Austral Lagons, comme tour-opérateur haut de gamme spécialiste du voyage sur-mesure, va développer des services VIP. Nous préparons également la refonte totale de notre site. Sa nouvelle version, lancée à la rentrée, permettra à nos clients agents de voyages de faire des devis à la carte sur la Polynésie et les Seychelles, ainsi que des locations à La Réunion. Ce qui devrait désengorger le call center, qui était un peu en tension en janvier et en février face à la forte demande.

Comme tout la profession, vous avez fait face à des difficultés de recrutement. Je crois que vous cherchez toujours trois commerciaux…

Hélion de Villeneuve : Nous avons eu quelques difficultés pour embaucher, et là on vient de trouver des spécialistes qui vont bientôt nous rejoindre. Nous avons embauché deux personnes, et deux autres reviennent d’un congé de maternité. Ces quatre vendeurs nous aideront à réduire, à la rentrée, l’attente au call center qui compte une trentaine de personnes sur les 46 salariés.

Au niveau des commerciaux, nous sommes en phase de recrutement. Une commerciale d’expérience arrive bientôt sur Paris. Nous recherchons un commercial dans le sud-ouest, et un autre dans le nord. Mais nous ne sommes pas inquiets, nous avons des candidats. Nous comptons aussi avoir une personne dans le sud-ouest, pour la première fois. Notre objectif est que les équipes soient formées en septembre.

Aujourd’hui, 100% des ventes passent-elles en B2B ?

Hélion de Villeneuve : Les ventes B2C sont marginales. Nous n’avons aucune volonté de le développer, nous n’en n’avons pas besoin. Il nous reste de très fortes marges de progression en B2B. Nous ne pouvons pas courir deux lièvres à la fois.

Notre métier reste de gérer des problèmes, ou de les éviter.

En cette période post-Covid, quelle est l’évolution globale du secteur et des agences ?

Hélion de Villeneuve : La crise a été difficile pour les agences de voyages, qui ont dû fermer pendant la crise sanitaire et ont parfois perdu de bons salariés. La reprise a été également compliquée pour les agences, les TO, les réceptifs. Il a été très difficile de relancer les moteurs. Mais aujourd’hui, nous assistons à une reprise générale du marché. Nous sommes en croissance, nos confrères aussi. Les agences réembauchent, relancent des programmes de formation, continuent leur montée en gamme. Après la pluie, il y a toujours le beau temps.

Il reste quand même des grains de sable, comme les grèves !?

Hélion de Villeneuve : Notre métier reste de gérer des problèmes ou de les éviter grâce à nos contacts à destination. Le principal problème que nous rencontrons aujourd’hui provient du manque de capacités hôtelières sur certaines destinations. Si nous en avions eu davantage, nous aurions fait encore mieux.

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