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ÉDITO. Marc Rochet, roi du pétrole en République dominicaine

La surcharge fuel de la discorde, instaurée par la République dominicaine, ne fait pas que des malheureux…

Air Caraïbes est désormais seul en piste vers cette destination très populaire sur le marché français. C’est dans ce contexte que Marc Rochet, son président, également patron de la compagnie French bee, a rencontré cette semaine le chef de l’Etat et le ministre du tourisme. L’occasion d’évoquer les inquiétudes qu’il partage avec ses confrères aériens, suite à la mise en place d’une surcharge prohibitive sur le fuel.

Pourtant, dans le costume du négociateur dépêché à Saint-Domingue, c’est plutôt Pascal de Izaguirre que le marché aurait pu attendre. Sauf que le président de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) est aussi celui de la compagnie aérienne Corsair, qui abandonne la desserte cet été comme l’hiver prochain. Pascal de Izaguirre dans un vol futur d’Air Caraïbes, pour une réunion au sommet du pays qu’il boude, une situation incongrue ? C’est pourtant souhaitable. Dans ce dossier, il s’agit également de défendre les intérêts du pavillon français, mission phare de la Fnam.

Mais revenons à Marc Rochet. Aujourd’hui sans aucun concurrent, il était aussi à Saint-Domingue pour préparer la saison hiver. Cette haute saison si déterminante pour les voyagistes et les agences de voyages français. La Rep Dom était la destination long-courrier n°1 l’an dernier, selon le baromètre Orchestra pour L’Echo touristique.

L’abandon déclaré de la Rep Dom par Air France et Corsair, dès maintenant, est la meilleure façon de mettre la pression sur le gouvernement dominicain.

La question qui taraude maintenant l’industrie, c’est de savoir si Air Caraïbes restera seule sur l’axe l’hiver prochain ? Franchement, difficile à croire. L’abandon déclaré de la Rep Dom par Air France et Corsair, dès maintenant, est la meilleure façon de mettre la pression sur le gouvernement du pays, si dépendant du tourisme. Tant au niveau des emplois que du PIB. « Il y a 900 000 personnes qui vivent du tourisme en République dominicaine, notre seul choix était d’aller de l’avant » pendant le Covid, a expliqué à Paris David Collado, ministre du Tourisme de la République dominicaine. Pourtant, le pays donne le sentiment de saborder sa stratégie déployée pendant la pandémie. Or les Américains ne suffiront pas à remplir leurs hôtels. De quoi créer quelques tensions sociales…

En attendant, depuis Paris, Marc Rochet est le roi du pétrole sur Punta Cana et Saint-Domingue. Et l’homme d’affaires en profite pleinement, même si les marges se détériorent. Air Caraïbes a annoncé mercredi un éductour afin d’optimiser ses ventes malgré des prix prohibitifs à certaines dates. Surtout pour une destination historiquement « populaire ». La voisine d’Haïti, où le Club Med a récemment ouvert un village à Michès, est d’autant plus plébiscitée qu’elle a gardé les frontières ouvertes pendant la période du Covid. Et le congrès des Entreprises du Voyage à Punta Cana, avec 300 à 400 pros du secteur, l’a encore renforcée sur le marché français.

La nature ayant horreur du vide, la compagnie Air Caraïbes renforcera-t-elle sa desserte l’hiver prochain ? « On verra », nous a répondu Marc Rochet. Il ne faudrait pas que la concurrence soit déjà au courant…

En tout cas, si la compagnie nationale et Corsair venaient à confirmer leur retrait l’hiver prochain, cela pourrait d’ailleurs donner des ailes à une low-cost long-courrier.

Et pourquoi pas French bee, m’a soufflé notre journaliste spécialiste de l’aérien Clément Peltier ? Les paris sont ouverts…

Linda Lainé, rédactrice en chef

@Linda_Laine

3 commentaires
  1. MOUNE dit

    Transport à prix prohibitif, qualité du service en nette dégringolade dans les hôtels, après 15 voyages, j’abandonne la République dominicaine ! Dommage car j’adorais.

  2. Mr Idress dit

    bonjour

    Rien n’empêche les TO d’affréter un avion pour cette destination. ( FRAM-PROMOVAC, CLUB MED et d’autres peuvent se fédérer pour remplir un long-courrier). Cela leur permettra de mieux maîtriser l’accès à l’aérien ( c’est quand meme plus simple que le package dynamique, qui si il apporte souplesse pour les destinations à fortes capacités aériennes peut devenir moins intéressant quand la situation du transport s’inverse). Seulement, il faudra qu’ils fassent avec un transport au coût reel, et non acheter au prix marginal les basses classes de reservations

    On voit bien que la gestion du transport redevient fondamentale

    Hasta Luego

  3. robert candillon dit

    Tout les ans en R.P. depuis 20 ans ,mais la c’est trop + 50% en 3 ans.
    A la sortie toujours les mêmes qui subissent.Tant pis nous irons a Djerba.

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