Les grèves impactent les hôteliers et les restaurateurs

Une crise en chasse une autre. Trois ans après le Covid, alors que l’inflation renchérit le coût des produits alimentaires et de l’énergie, les hôteliers et les restaurateurs s’inquiètent fortement « des mouvements sociaux qui semblent s’installer ». C’est ce qu’explique un communiqué du Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR), fédérant 15 000 établissements.

Les perturbations dans les transports, les amoncellements de déchets dans les rues, les feux de poubelles et les dégradations commises lors des manifestations « impactent sérieusement l’activité des professionnels », est-il ajouté.

« Nous sommes aujourd’hui dans une situation de tension très forte pour nos entreprises qui subissent très directement le contrecoup des tensions sociales dans le pays », déclare Thierry Marx, président de l’Umih, principal syndicat patronal du secteur, dans un communiqué.

A Paris et dans les grandes villes, les restaurants déplorent une baisse d’activité de l’ordre de 25%, selon le GHR. Ce recul d’activité concerne tout particulièrement les établissements installés dans les « quartiers sales ». Là où le ramassage des ordures n’est plus opéré, ainsi qu’à proximité des gares. Des établissements proches des rassemblements violents préfèrent fermer.

Inquiétudes pour les vacances de Pâques

En raison des grèves dans les transports et du risque de pénurie de carburant, la fréquentation des hôtels diminue également.

Le vice-présidente du GHR Catherine Quérard évoque une baisse de l’activité hôtelière de 10% à 20% principalement imputée aux grèves. « Le problème pour de nombreux clients, c’est de se déplacer, en train comme en voiture », explique-t-elle. Aujourd’hui, jeudi 23 mars, de très fortes perturbations  attendent les clients de la SNCF et des compagnies aériennes dans quatre aéroports.

Didier Chenet, président du GHR, a demandé à la Première ministre mercredi d’intervenir pour faire enlever les tonnes de déchets qui jonchent les trottoirs des villes. En raison de la grève des éboueurs, 9 500 tonnes de déchets demeurent présentes dans les rues de la capitale.

Dans son courrier à la Elisabeth Borne, Didier Chenet appelle aussi le gouvernement à intervenir pour « assurer la mobilité » des concitoyens et des touristes « en toute sécurité » et redoute la dégradation de commerces. 

A quelques jours des vacances de Pâques, le climat est « insupportable pour les professionnels », conclut-il. Aujourd’hui, c’est la neuvième journée de grèves et de manifestations contre la réforme des retraites. Il s’agit aussi de la première organisée au niveau national après l’adoption de la loi au forceps, via le 49.3, au lendemain d’une intervention télévisée du chef de l’État qui a une nouvelle fois justifié une réforme « nécessaire ».