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Amère pilule

C’est, sur le papier, une bonne nouvelle ! En mars 2008, l’accord de ciel ouvert entre l’Europe et les Etats-Unis entrera en vigueur, autorisant n’importe quelle compagnie européenne ou américaine à relier les deux continents, quel que soit l’aéroport de départ ou d’arrivée. Pour justifier cette libéralisation, l’Union européenne met en avant une baisse attendue du prix des billets. C’est toutefois aller un peu vite en besogne ! D’abord

C’est, sur le papier, une bonne nouvelle ! En mars 2008, l’accord de ciel ouvert entre l’Europe et les Etats-Unis entrera en vigueur, autorisant n’importe quelle compagnie européenne ou américaine à relier les deux continents, quel que soit l’aéroport de départ ou d’arrivée. Pour justifier cette libéralisation, l’Union européenne met en avant une baisse attendue du prix des billets. C’est toutefois aller un peu vite en besogne ! D’abord parce qu’il est peu probable que demain, British Airways ou Lufthansa prennent le risque de venir concurrencer frontalement Air France sur Paris-New York. Les coûts induits (avions basés dans la capitale française, salons…) sont peu compatibles avec la recherche d’économies dans laquelle se sont lancés les géants européens. Ils auront déjà assez à faire en concentrant leurs efforts sur leurs hubs respectifs. Cette baisse des prix pourrait alors venir de la concurrence des compagnies américaines, qui tentent de trouver un relais de croissance en se développant à l’international. Encore faudrait-il qu’elles obtiennent des créneaux horaires, une denrée rare dans les aéroports congestionnés des grandes métropoles, en particulier à Londres.

Restent les compagnies à bas coûts ou les nouveaux entrants pour faire éventuellement chuter les tarifs. Ryanair a déjà annoncé son intention de lancer des transatlantiques en 2008. Mais tous les experts estiment que le modèle low cost est complexe à mettre en place pour des vols long-courriers, voire risqué ! Quant au ticket d’entrée pour de nouveaux transporteurs, il est si exorbitant (face à des majors qui ont verrouillé le marché avec leurs programmes de fidélisation et leurs alliances) que l’on imagine difficilement qu’ils puissent être nombreux. Les rares candidats se développeront vraisemblablement sur quelques niches. Bref, cette ouverture du ciel constitue avant tout une bouffée d’oxygène pour les compagnies, qui vont pouvoir se lancer dans une vaste consolidation, dégager des synergies et réduire leurs coûts. Pas sûr que les économies qu’elles réaliseront profiteront au consommateur… Et si Bruxelles avait tout simplement, en évoquant une baisse des prix, tenté de mieux faire passer la pilule de la libéralisation ?

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