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Allemagne : les hôteliers remportent une victoire contre Booking.com

Les hôtels en Allemagne peuvent pratiquer sur leur site internet des tarifs plus bas que ceux proposés sur Booking.com, estime la Cour suprême allemand.

C’est l’épilogue d’un litige de plusieurs années. Booking.com, le leader de la réservation d’hôtels sur Internet, souhaitait maintenir une clause obligeant les établissements voulant être référencés sur sa plateforme à ne pas afficher de tarifs plus bas sur leur propre site web. Or mardi, les juges de la Cour fédérale allemande (BGH) ont estimé que cette pratique était « incompatible avec la loi sur les monopoles ».

La fédération allemande des hôteliers a salué une décision qui « apporte enfin une sécurité juridique aux acteurs du marché en Allemagne et permet une concurrence plus équitable ».

La fin des clauses de « meilleur prix »

Booking.com avait été débouté une première fois en 2015 par l’office allemand anti-cartel qui lui avait interdit de continuer à mettre en oeuvre cette clause du meilleur prix sur Internet. Mais le jugement avait été invalidé en appel en 2019, conduisant le gendarme de la concurrence à se pourvoir devant la Cour suprême.

Devant les procédures engagées contre lui par plusieurs autorités de la concurrence européennes, Booking.com avait déjà dû revoir sa position il y a plusieurs années, en permettant aux établissements de proposer des tarifs plus avantageux à la réception ou par téléphone, mais pas sur leur propre site internet.

Andreas Mundt, président de l’office anti-cartel, a salué la décision de mardi, estimant que ces clauses de meilleur prix pouvaient « entraver la concurrence entre les plateformes ».

La réaction de Booking.com

« Nous sommes déçus par la décision rendue aujourd’hui par la Cour suprême allemande, explique la plateforme. Elle a été rendue en dépit du fait que la Cour a reconnu que les comportements de passager clandestin existent dans notre secteur et que Booking.com devrait effectivement être rémunéré de manière adéquate pour la demande qu’il crée pour les partenaires d’hébergement. Nous sommes convaincus que nos pratiques de parité tarifaire sont justes et permettent à Booking.com de continuer à soutenir l’écosystème du voyage comme nous l’avons toujours fait, et plus particulièrement en cette période, sans précédent dans le secteur du voyage (…). Il existe plusieurs exemples d’autorités de la concurrence qui ont jugé les pratiques de parité justes, par exemple en Suède, en France et en Italie. Malheureusement, la décision d’aujourd’hui accroît la fragmentation juridique dans l’UE et va à l’encontre des intérêts des consommateurs et des petits hébergements indépendants. »

« Les clauses de parité sont essentielles afin de garantir que les hôtels ne puissent pas utiliser gratuitement tous les services offerts par Booking.com, puis afficher intentionnellement des prix injustes et plus élevés sur Booking.com afin d’encourager les clients à réserver directement auprès de l’hôtel. Le phénomène de passager clandestin (free riding) n’est pas seulement injuste, il n’est pas non plus dans l’intérêt du voyageur. »

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