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À bord d’un autocar Cityrama vers Reims

Il restait une petite place dans l’autocar du réceptif parisien Cityvision pourtant déjà bien rempli. Comme tous les jours, le chauffeur et les guides feront de leur mieux pour intéresser leurs clients au patrimoine culturel et vivant français. Pas si simple.

On l’appelle Place des Pyramides, mais elle devrait plutôt être rebaptisée Place Cytivision tant les autocars et les mini-bus d’excursion du réceptif parisien ont l’habitude d’envahir ce petit carré de bitume chaque matin. C’est du point de vente situé sous les arcades de la rue de Rivoli qu’un groupe d’excursionnistes s’apprête à monter dans l’autocar double-étage, floqué aux couleurs sang et or de Cityrama, pour partir à la découverte de la Champagne le temps d’une journée. Brésiliens, Kazakhs, Espagnols, Sud-Africains, Australiens, Canadiens, l’agence est une tour de Babel faisant face aux Tuileries. « Olga a été appelée en renfort à cause d’un groupe russophone qui a réservé en dernière minute », indique Corinne, guide vacataire chez Cityrama depuis près de 30 ans. Elle assurera les commentaires en portugais, son collègue Amaury parlera aux touristes anglophones et hispanophones. Les deux heures de route pour se rendre à Reims passent vite : une demi-heure pour finir sa nuit, le reste à écouter l’historique des sites à visiter déclinés en quatre langues. « Moi je suis venue surtout pour déguster du champagne », avoue Ida, une jeune canadienne, en villégiature amoureuse avec Sahand. Corinne et Amaury le confessent : l’intérêt culturel baisse sensiblement depuis quelques années, mais ils ne se découragent pas et adaptent leurs discours à l’air du temps.

DES BULLES REMPLIES DE LÉGENDE

En guise de première étape, le groupe d’une quarantaine de personnes fait halte chez Mumm-Cordon Rouge. L’accueil est rodé par les 300 à 400 visites effectuées quotidiennement : formation de mini-groupes par langue, film de présentation, explications, démonstrations, dégustations. « Je suis heureuse de voir comment est fabriqué le Champagne », explique Margaret, une Australienne de Victoria, qui a réservé ce tour par son agent de voyages local. Sa soeur et ses deux amies tendent déjà la main vers les coupes pleines posées sur le comptoir. Malgré l’heure, le champagne se boit bien et les sourires se multiplient. Il est temps de contempler celui de l’Ange sur le portail nord de la Cathédrale de Reims. Les anglophones suivent, mais on enregistre rapidement quelques pertes, égayées sur les bancs du lieu saint. Les brésiliens en revanche s’abîment en dévotion sur la plaque indiquant le lieu de baptême de Clovis par Saint-Rémi. En attendant la visite de la prestigieuse cave Moët et Chandon, les clients se dispersent dans la ville à la recherche d’un casse-croûte, non compris dans les 115 euros de l’excursion. Ce problème ne semble pas affecter les touristes : « je trouve le prix abordable, même sans la restauration, mais de toute façon la France est un pays cher », juge Penny, de Johannesburg. Elle aussi est impatiente de plonger au coeur du pays du Champagne. À Épernay, elle sera servie. Sur tous les coteaux alentours, s’accrochent des ceps de vignes à perte de vue. Les grappes finiront pour la plupart dans les cuves de Moët et Chandon, que les excursionnistes ne verront pas. Ils se contenteront des caves, dans une visite un peu marketing, mais qui flatte le goût du prestige des participants. Ici, ils ont la sensation d’entrer dans la légende. C’est le plus important, même si ce que voulait vraiment voir Serik, le Kazakh, c’était « les vendanges et pourquoi pas les faire avec des gens d’ici ».

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