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Enquête : voyager fait-il toujours rêver ?

Victor Weill fait partie de cette nouvelle génération sensible aux enjeux climatiques, prêt à des arbitrages « carbone ».

« J’ai réduit mon empreinte à environ 5 tonnes de CO2 par an », calcule l’ingénieur de 23 ans. Soit environ deux fois moins qu’un Français, en moyenne. Pour alléger son empreinte carbone, Victor a stoppé viandes et poissons, se tourne vers les marques engagées, pratique régulièrement le vélo. Et il a troqué sa banque, investie dans l’énergie fossile, pour une banque en ligne.

« Mais l’avion reste le point noir de mon bilan carbone, il casse en partie mes efforts », reconnaît-il. C’est pour en limiter l’impact qu’il a finalement opté cette année pour les Baléares, au lieu des îles Canaries plus lointaines. Le jeune homme garde pour objectif de tendre vers 2 tonnes de CO2 en 2025, et d’embarquer sa copine dans cette voie vertueuse.

Histoire de tendre vers les objectifs des Accords de Paris. « De manière réaliste, j’envisage de voyager en avion tous les deux ans au maximum, pour faire ma transition. Je pense qu’il faut aussi envisager de partir moins loin. » C’est donc vers un usage « raisonné » de l’aérien qu’il tend. Comme beaucoup de jeunes. Pourtant, les aéroports et les avions ont fait le plein cet été, marqué par le Travel Revenge (la revanche par le voyage) après deux ans de pandémie.

Le voyage en aéroplane, c’est parfois le plaisir coupable du jeune écolo. Celui qui fabrique sa lessive est devenu végétarien, mais s’empresse d’acheter un billet d’avion pour s’évader. Comme s’il s’agissait de la récompense de tant de résolutions pour réduire son impact sur le vivant.

Reste que le voyage, dans toutes ses dimensions, est de plus en plus pointé du doigt. Alors qu’incendies, canicules et sécheresses rappellent l’urgence climatique, la prise de conscience écologique et l’éco-anxiété gagnent naturellement du terrain. Au même titre que les autres pans de l’économie, le tourisme doit se réinventer tout en prenant le chemin de la sobriété. Soigner ses maux et continuer de faire rêver. C’est le sujet du grand dossier de la rédaction, en plusieurs volets, très complémentaires.

Anne Bouferguène

« Qui pour se plaindre de devoir bouger d’un tourisme de masse vers un tourisme de plus haute valeur, et corriger les effets délétères de la surconcentration, sur fréquentation, surconsommation ? Tout ce qui est à l’œuvre dans notre secteur pour s’adapter aux défis environnementaux et climatiques est vertueux. Prendre le temps, s’éloigner des sentiers battus et des foules, découvrir plus près de chez soi, prendre conscience, redonnent tout son sens aux lettres de noblesse, également intérieures, du voyage », selon l’invitée du mag Anne Bouferguène, directrice générale adjointe de Voyageurs du Monde.

Découvrir les différents volets de l’enquête : 

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