Vacances pour tous : et si les Français cédaient des congés payés ?
Avec son concept de congés solidaires, Essentiem espère faciliter le départ en vacances de 10 000 Français.
C’est un paradoxe français. Notre pays représente la première destination mondiale, en termes d’arrivées internationales. Mais « 40% des Français ne partent pas en vacances. Soit 25 millions de personnes », a rappelé Lionel Flasseur, président du fonds de dotation Essentiem. Pour la moitié d’entre eux, les contraintes financières les empêchent de plier bagage.
Des congés solidaires
D’où le lancement, par Essentiem, du nouveau concept « Jour pour Jour » annoncé en juin, et détaillé ce matin en conférence de presse. Le fonds souhaite inciter les salariés à donner une journée, sur le principe de la journée de solidarité instaurée à la Pentecôte.
Concrètement, le salarié décide d’abandonner des congés payés (et/ou des RTT). Via l’entreprise, la valeur de la journée est donnée à Essentiem (environ 63 euros pour une personne au Smic), qui la verse à une des quatre associations partenaires : L’Arche, Vacances Ouvertes, Vacances & Familles, Apprentis d’Auteuil. Ces opérateurs organisent ensuite les départs en vacances.
Objectif : 10 000 départs en vacances
« Un départ en vacances coûte environ 60 euros par personne et par jour », estime Lionel Flasseur. Et comme les associations prévoient systématiquement un cofinancement du départ en vacances, l’effet de levier permet in fine « d’offrir » trois journées de vacances.
Lionel Flasseur met la barre haut, affichant un objectif à six mois de 10 000 personnes qui partent au minimum 4 jours. « Le potentiel est énorme », souligne-t-il.
« Ne pas partir, c’est une fracture sociale », complète Marc Pili, délégué général de Vacances Ouvertes pour appuyer la démarche.
Convaincre
Reste à mobiliser les employeurs, les CSE et les salariés.
Jean Pinard, consultant et directeur du Comité régional du tourisme et des loisirs (CRTL) d’Occitanie, veut croire aux congés solidaires. « Les structures institutionnelles du tourisme ont souvent plus de jours que dans le secteur privé. Et elles rassemblent 12 000 salariés. » Or nombre d’employés disposent déjà d’un compte épargne-temps (CET), ajoute-t-il.
Essentiem, que dirige Jean-Marie Hébert, prendra aussi son bâton de pèlerin afin de tenter de convaincre des entreprises du secteur privé du tourisme. Rappelant au passage que, chez nos voisins allemands, le taux de départ en vacances atteint près de 80%. La France a donc des marges de progression pour améliorer l’accès aux vacances.