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Une dangereuse dérive

« La profession redoutait cette situation depuis plusieurs années. La voilà donc au pied du mur ! La justice a condamné Ultramarina à payer 1 ME à trois clients enlevés en Malaisie en 2000, « pour manquement grave à son devoir d’informations », alors même que le pays n’était pas déconseillé par le Quai d’Orsay. Un jugement qui pourrait faire jurisprudence… Cette décision rappelle cruellement les excès de la loi de 1992, que le trib

La profession redoutait cette situation depuis plusieurs années. La voilà donc au pied du mur ! La justice a condamné Ultramarina à payer 1 ME à trois clients enlevés en Malaisie en 2000, pour manquement grave à son devoir d’informations, alors même que le pays n’était pas déconseillé par le Quai d’Orsay. Un jugement qui pourrait faire jurisprudence…

Cette décision rappelle cruellement les excès de la loi de 1992, que le tribunal

n’a fait que suivre (un peu trop) à la lettre. Qu’un texte protège les consommateurs, c’est après tout normal. Mais qu’il rende l’agence ou le TO responsable de tous les maux de la planète est tout simplement ridicule. A quoi sert un ministère du Tourisme totalement déconnecté des professionnels et incapable de faire évoluer ce texte dont chacun reconnaît qu’il est abusif ? Mais elle pousse aussi à s’interroger sur les dérives de notre société. Des clients sont désormais prêts à porter plainte contre tout et n’importe quoi, pour peu qu’il y ait quelques milliers d’euros à empocher. Et au diable la morale ! Pour mémoire, les ex-otages ont déjà monnayé le récit de leur détention à Paris Match. Et deux d’entre eux ont publié un livre racontant leur douloureuse expérience. Nul doute qu’ils ont aussi été bien conseillés par des avocats qui, à l’instar de ce qui se passe aux Etats-Unis, n’hésitent pas aujourd’hui à distribuer leur carte de visite à la sortie d’un avion qui a connu un problème technique, afin de convaincre les passagers de réclamer des dommages et intérêts.

Cette affaire Ultramarina est d’autant plus dangereuse qu’elle risque de donner de mauvaises idées à nombre de candidats au voyage gavés à l’émission Sans aucun doute. Que se passera-t-il si, demain, un client blessé dans un tremblement de terre à San Francisco (on sait qu’un séisme surviendra tôt ou tard) venait à porter plainte ? Ou si un amoureux de la Corse devait succomber dans un attentat ? Difficile dans ces conditions de blâmer Thomas Cook, qui faisait récemment signer une décharge de responsabilité à ses clients en partance pour la Réunion. Une pratique qui risque de se généraliser. Car à défaut d’une révision de la loi, il s’agit désormais pour les agences de se prémunir contre des clients devenus excessivement consuméristes.

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