Un wwwagon de retard
« La profession a-t-elle réellement pris la mesure de la révolution Internet ? On peut en douter lorsque l’on sait que le baromètre COE/Snav de la distribution, qui existe maintenant depuis une dizaine d’années, ne prend toujours pas en compte les agences en ligne dans ses statistiques ! Il devient pourtant de plus en plus difficile d’ignorer le phénomène tant les chiffres de ventes sur le Web sont chaque année plus spectaculaires. Sans o
La profession a-t-elle réellement pris la mesure de la révolution Internet ? On peut en douter lorsque l’on sait que le baromètre COE/Snav de la distribution, qui existe maintenant depuis une dizaine d’années, ne prend toujours pas en compte les agences en ligne dans ses statistiques ! Il devient pourtant de plus en plus difficile d’ignorer le phénomène tant les chiffres de ventes sur le Web sont chaque année plus spectaculaires. Sans oublier qu’avec leurs plateaux de réservations géants, les agences du Net contribuent, dans une large mesure, à absorber le flot d’élèves fraîchement sortis des écoles de tourisme.
Les conclusions de la Fédération des entreprises de vente à distance pour 2005 sont à ce titre éloquentes. Les sept sites de e-tourisme membres de l’organisme ont vendu à eux seuls pour 2,3 milliards de prestations l’an dernier. A défaut de chiffres globaux, on peut estimer sans trop se tromper qu’en y ajoutant les ventes des compagnies aériennes, des TO, des groupes hôteliers et de toutes les autres agences, le marché global du e-tourisme en France dépasse les 5 milliards d’euros. Soit l’équivalent de l’activité cumulée de Selectour, Afat Voyages, Tourcom et Thomas Cook ! Certains feront remarquer – à juste titre – que le leader Voyages-sncf.com réalise peut-être à lui tout seul plus d’un milliard d’euros de volume d’affaires, mais qu’il s’agit essentiellement de la distribution de billets de train. Sans doute. Mais même si le site n’a revendu que pour 173 ME de produits touristiques en 2005, il dépasse déjà Wasteels et ses 90 agences. En cinq ans, Voyages-sncf.com a surpassé une entreprise qui fête ses 55 ans !
Avec le haut débit, et surtout la fin des réticences des consommateurs quant au paiement en ligne, il semble illusoire de vouloir stopper cette lame de fond qui déferle à la vitesse d’un TGV. Les réseaux traditionnels tentent de colmater les brèches, à l’image d’Afat Voyages qui vient de signer un accord avec Expedia ou de Selectour, dont le site deviendra marchand au printemps. Avec des moyens qui semblent dérisoires face aux méthodes marketing des Opodo et autres Lastminute. N’est-il pas trop tard ?
