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Un président orfèvre

Georges Colson est le nouveau pape du Snav. Une bénédiction sans surprise, tant le patron de Fram dispose d’un courant de sympathie au sein de la profession, et tant son aura, auprès des pouvoirs publics comme des médias, est importante. L’homme est chaleureux, habile et fin tacticien. Il sait aussi parler avec son coeur, comme l’a tristement rappelé le crash de Sharm-el-Cheikh. Bref, un président idéal sur le papier, qui trouve, à trave

Georges Colson est le nouveau pape du Snav. Une bénédiction sans surprise, tant le patron de Fram dispose d’un courant de sympathie au sein de la profession, et tant son aura, auprès des pouvoirs publics comme des médias, est importante. L’homme est chaleureux, habile et fin tacticien. Il sait aussi parler avec son coeur, comme l’a tristement rappelé le crash de Sharm-el-Cheikh. Bref, un président idéal sur le papier, qui trouve, à travers cette nouvelle fonction, tout à la fois une manière élégante de couronner une riche carrière professionnelle et de tourner progressivement la page Fram.

Pour autant, malgré l’unanimité de façade, le successeur de César Balderacchi saura-t-il remettre d’aplomb un syndicat largement déstabilisé ces dernières années ? Rien n’est moins sûr. Car pour la première fois depuis très longtemps, c’est le patron d’un TO qui va gouverner la profession. Et qui plus est, un patron qui s’est constitué son propre réseau de distribution ces dernières années. Certes, cette élection pourrait du coup permettre d’éviter la sécession d’une partie des voyagistes, qui menacent toujours de créer un syndicat parallèle, faute d’être suffisamment entendus au sein du Snav. La marge de manoeuvre de Georges Colson est toutefois limitée. En défendant de manière trop évidente les intérêts des TO, il pourrait, a contrario, se mettre à dos une partie des distributeurs. En particulier nombre d’agences indépendantes, qui ne cessent de dénoncer le développement des ventes directes par les voyagistes, et quittent une à une le Snav, estimant elles aussi que sa ligne de conduite actuelle est bien trop éloignée de leurs préoccupations quotidiennes.

Les chiffres sont d’ailleurs éloquents : le nombre d’adhérents n’a jamais été si faible, rendant le syndicat parfois peu crédible aux yeux des pouvoirs publics. Georges Colson, qui s’est fixé entre autre mission de convaincre de nouvelles entreprises de venir grossir ses rangs dans les prochains mois, va devoir ménager la chèvre et le chou pour (re)souder une profession mise à rude épreuve ces dernières années, et pour défendre des intérêts de plus en plus divergents. Un travail d’orfèvre…

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