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TVA à 5,5 % : les hôteliers pris de court

Annoncée et maintes fois reportée, la réduction du taux de TVA entrera en vigueur le 1er juillet prochain. Mais la profession n’est pas prête.

«La TVA à taux réduit est un vrai serpent de mer ! Nous attendions le dispositif depuis des années, mais il est arrivé plus tôt que prévu », résume Bruno Cordonnier, directeur des exploitations des sites Pierre et Vacances. Au lieu du 1er janvier 2010, la baisse de la TVA à 5,5 % sera effective dès le 1er juillet prochain. Hôteliers et restaurateurs s’engagent, en échange, à baisser leurs prix, à créer 40 000 emplois en deux ans et à augmenter les investissements pour la modernisation du secteur.

INCERTITUDES ET DIVERGENCES

Si la mesure réjouit les hôteliers, dont 10 à 15 % du chiffre d’affaires proviennent de la restauration, sa mise en place reste encore très floue. Les grands groupes, comme Accor, n’ont pas souhaité s’exprimer sur le sujet, jugeant le moment prématuré. Ils attendent des directives précises pour baisser les prix sur au moins sept produits, à choisir sur une liste en comprenant dix. Certains professionnels s’inquiètent déjà de savoir si tous les acteurs joueront le jeu, car pour l’heure, le dispositif n’est pas contraignant. Pour Christine Pujol, présidente de l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), c’est un faux problème, car « ceux qui n’afficheront pas leurs réductions de prix seront sanctionnés par les consommateurs ». Mais les avis divergent quant aux engagements à tenir. La plupart des professionnels ne pensent pas baisser le prix du petit déjeuner, compte tenu des charges élevées sur ce service, idem pour le room service. Karl Vaussard, directeur financier de la chaîne Hotels et Preference, estime que cette mesure, à défaut d’avoir un impact sur les prix, devrait permettre aux hôteliers de contenir les licenciements et d’augmenter les salaires. Au contraire, Frédéric Leprou, directeur qualité et produits de Choice Hotels, considère que la marge réalisée ne permettra ni d’augmenter la masse salariale ni de développer l’investissement, et s’adresse avant tout aux consommateurs. Conscient du manque de préparation des hôteliers-restaurateurs, Hervé Novelli a entamé un « Tour de France de la restauration ». Il a du pain sur la planche.

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