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SNCF : le modèle économique du TGV menacé

L’entreprise réclame une remise à plat du financement de Réseau ferré de France. En jeu, la viabilité du TGV, qui pourrait ne plus rien rapporter d’ici trois ans.

Jusqu’à présent, la SNCF se contentait de râler auprès du gouvernement, souvent par presse interposée, face à l’augmentation des péages perçus par RFF (Réseau ferré de France). Mais l’attendue stagnation cette année du trafic et des revenus de la branche Voyageurs France Europe (VFE), la crise et l’ouverture, le 13 décembre, des lignes internationales à la concurrence transforme la chamaillerie en question de survie. « Dans ces conditions économiques et avec des péages qui vont augmenter de 940 ME entre 2008 et 2013, les marges sur le TGV seront NULLes d’ici trois à cinq ans », prédit Mireille Faugère, directrice déléguée VFE, une activité qui a rapporté plus de 95 % du milliard d’euros de résultat courant généré en 2008 par la SNCF. Conséquence : c’est non seulement le modèle économique du TGV qui est en question, mais également celui du transporteur. « Notre plan Destination 2012 est face à plusieurs récifs, dont celui du péage des TGV », ne cache pas Guillaume Pepy, président de la SNCF qui se veut toutefois rassurant en ajoutant que la « crise ne remet pas en cause nos objectifs de croissance ». Son directeur financier David Azéma est moins nuancé : « C’est devenu insupportable pour nous. Soit l’inflation des péages est stoppée, soit on remet tout à plat, car c’est une vue de l’esprit de croire que le système ferroviaire peut s’autofinancer. Il est logique que l’État paie. »

DÉVELOPPEMENT ET DIVERSIFICATION

Pour compenser le manque à gagner lié à la hausse des péages et à la stagnation de l’activité, la SNCF prévoit une grande offensive tarifaire et sur les services (lire ci-contre). Elle compte aussi sur son plan de réductions de dépenses, qui lui a déjà permis d’économiser « 1 MdE cette année », selon le président de la SNCF. Enfin, elle veut jouer la carte du développement international et de la diversification. « Le TGV se projette vers de nouvelles frontières », souligne-t-il. Mais la SNCF a prévenu, elle ne cherche pas à « vendre son savoir-faire comme le veut la Chine par exemple. Nous voulons être exploitant de chemins de fer ». Elle veut donc répondre à des appels d’offres, comme en Californie ou en Arabie Saoudite, s’intéresse à la Corée du Sud et à l’Europe Centrale. Avant « d’affronter la concurrence en France ou à l’international, il faudra d’abord affronter nos fragilités internes », glisse David Azéma.

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