Sécurité : le Quai d’Orsay peut-il éteindre l’incendie ?
Alors que les ventes vers les destinations nord-africaines décrochent depuis hier, le Quai d’Orsay est venu clarifier sa position sur le salon IFTM-Top Resa. Tout en étendant son conseil de vigilance à une dizaine de nouveaux pays.
Vent de panique chez les TO et les agences de voyages qui programment les pays musulmans, en particulier ceux du Maghreb. "Depuis ce matin, on note une forte baisse des réservations vers le Maroc, la Tunisie et, dans une moindre mesure, la Turquie", a indiqué ce jeudi après-midi Jean-Pierre Mas, le président du Snav, lors d’une conférence consacrée à la sécurité organisée sur le salon IFTM-Top Resa.
Pour stopper "l’hémorragie", le Seto a décidé, dès hier soir, de demander au Quai d’Orsay de clarifier sa position, après le communiqué envoyé par le gouvernement appelant les ressortissants français à une vigilance accrue dans une trentaine de pays. Une mise au point dont s’est chargé Didier le Bret, le directeur du centre de crise du ministère, que "nous avons appelés au secours", selon les mots de René-Marc Chikli.
Pas d'interdiction de voyager
"Oui, on peut, on doit continuer d’aller au Maroc, en Tunisie, en Egypte", a indiqué Didier le Bret lors d’une visite organisée en urgence sur le salon professionnel. Le message émis par le ministère ne signifie pas que ces pays sont devenus "interdits au tourisme", et "on est très très loin de vouloir faire passer un message de panique", a-t-il ajouté, encourageant les Français à "ne pas cesser d’être curieux de voyager et d’exercer leurs activités à l’étranger".
Mais "il faut le faire en étant bien informés", a-t-il insisté, indiquant que c’était le sens de la recommandation émise. Les touristes "doivent prendre le temps de lire attentivement les conseils aux voyageurs en intégralité", a encore répété le directeur du centre de crise.
Vers une inscription automatique sur le fichier Ariane
Il a par ailleurs annoncé que les personnes achetant un voyage auprès d’une agence seront prochainement inscrits automatiquement sur le fichier Ariane développé par le ministère pour suivre et informer en temps réel les touristes, sauf opposition de leur part. Des travaux sont menés dans ce sens avec les GDS et devraient aboutir "prochainement".
Didier le Bret a enfin fait savoir que l’appel à une vigilance accrue allait désormais concerner une quarantaine de pays, au lieu de 31 jusqu’à présent. Parmi les nouvelles destinations concernées figurent notamment, selon une source diplomatique citée par l’AFP, de nombreux pays d’Asie (Indonésie, Malaisie, Philippines, Afghanistan, Pakistan, Ouzbékistan) et d’Afrique (Comores, Burundi, Tanzanie, Somalie, Ouganda).