Salon ITB : Berlin regarde l’après Irak

Nul besoin d’être clairvoyant pour comprendre que les craintes liées à une guerre prochaine en Irak ont fortement pesé sur la 37^ème édition du salon international du tourisme de Berlin (ITB, le plus important au monde). Un contexte d’autant plus difficile que les grands TO européens enregistrent depuis le début de l’année un recul de leurs réservations de 15% par rapport à la même période 2002. « Les acteurs du tourisme réagissent comme les boursiers. Rien ne leur déplaît plus que l’incertitude. Chacun, consommateur et investisseur, repousse sa décision et attend de voir ce qui va se passer », explique le secrétaire général de l’organisation mondiale du tourisme, Francesco Frangialli.

Pour autant, l’industrie du tourisme se refuse à tirer un trait sur 2003, comme en témoigne le retour au salon de Lufthansa, mais également de Thomas Cook et du Club Méditerranée, absents l’année dernière. Beaucoup parient au contraire sur un boom des réservation dès la fin du conflit avec l’Irak, en espérant qu’il ne sera pas long. « Dans ces périodes tourmentées, les gens ont plus que jamais besoin de partir en vacances pour se changer les idées, rappelle Jean-Pierre Courteau, directeur de Maison de la France en Allemagne. Ainsi, en dépit de la récession que traverse leur pays, les allemands continueront de voyager, mais dans des pays plus proches et jugés plus sûrs comme l’Espagne, l’Italie, la France ou la Croatie ». Une position partagée par Etienne Pauchand, directeur France du cabinet d’étude IPK international, qui table pour sa part sur une hausse de 3% du marché mondial du tourisme en 2003. « Et ce alors qu’en 2002, avec quelque 415 millions de visiteurs pour un volume d’affaires de 323 milliards d’euros, l’industrie du tourisme a déjà enregistré un résultat supérieur à celui de 2000, dite l’année du siècle », assure-t-il.