Rideau !
« Quinze ans d’efforts ruinés en quelques semaines ! Accor a donc tranché dans le vif. En annonçant la vente de Go Voyages, le groupe hôtelier parachève son désengagement du tourisme. Certes, le pôle agences de voyages et tour-operating avait été construit à reculons. Car les boutiques Carlson Wagonlit Travel (CWT) n’étaient qu’accessoires lors de la reprise de la Compagnie internationale des wagons-lits en 1991 ; tout comme la centaine d
Quinze ans d’efforts ruinés en quelques semaines ! Accor a donc tranché dans le vif. En annonçant la vente de Go Voyages, le groupe hôtelier parachève son désengagement du tourisme. Certes, le pôle agences de voyages et tour-operating avait été construit à reculons. Car les boutiques Carlson Wagonlit Travel (CWT) n’étaient qu’accessoires lors de la reprise de la Compagnie internationale des wagons-lits en 1991 ; tout comme la centaine de points de vente Frantour lors du rachat du groupe éponyme, il y a sept ans. A chaque fois, ce sont les hôtels qui intéressaient Accor. Mais au fil du temps, le groupe avait fini par se convaincre que l’héritage de ces distributeurs, complété par la création d’Accor Vacances, puis le rachat de Couleurs Locales ou Go Voyages, pouvait constituer un moyen d’améliorer la visibilité et la commercialisation de ses établissements. Les synergies si souvent annoncées n’auront jamais été au rendez-vous !
Rayé d’un coup de crayon, ce pôle loisirs a sans nul doute fait les frais du diktat de la Bourse. L’heure n’est plus à constituer des empires, les actionnaires souhaitent un retour sur investissement rapide. Quitte à sacrifier quelques branches non stratégiques (ou pas assez rentables !). Ainsi, plus de 500 ME issus des cessions annoncées ces dernières semaines (de CWT au Club Med) seront reversés aux investisseurs financiers sous forme de dividendes en 2007. Voilà de quoi réjouir les employés de ces filiales, ballottés depuis plusieurs années et pour qui l’avenir demeure plus que jamais incertain ! C’est particulièrement vrai pour les centaines de salariés du réseau loisirs de CWT France, aujourd’hui filiale de l’américain Carlson et de fonds d’investissement, mais aussi de Go Voyages, qui pourrait aussi tomber dans l’escarcelle de financiers. Avec à la clé le risque d’une restructuration.
Nul doute aussi que la révolution Internet a contribué à accélérer la décision de Gilles Pélisson, le nouveau patron d’Accor. Car aujourd’hui, les TO et les agences sont de moins en moins utiles pour remplir les hôtels. Le groupe réalisait en 2005 plus de 10 % de ses ventes en ligne, un chiffre qui devrait considérablement progresser dans les prochaines années.
