Retards de livraisons : malgré de bons résultats, Ryanair contraint de revoir ses espérances à la baisse
La low-cost irlandaise fait face aux retards de livraison des 150 737 MAX qu’elle a commandés, et revoit ses prévisions de trafic pour 2025 à la baisse.
Pour Ryanair, l’année 2025 s’annonce en demi-teinte. Si la compagnie irlandaise enregistre des profits en forte hausse, avec un bénéfice avant impôts de 149 millions d’euros au troisième trimestre de son exercice 2024/2025 (surpassant largement les attentes des analystes qui anticipaient 60 millions d’euros), elle voit néanmoins sa croissance future freinée par les retards de livraisons chez Boeing, son unique fournisseur d’avions.
Au cours de l’année 2024, Ryanair a transporté plus de 197 millions de passagers, soit une hausse de 8% par rapport à 2023, d’après les résultats dévoilés fin janvier. Une progression portée par une augmentation des tarifs moyens et un trafic toujours en expansion, explique la direction de la compagnie à bas coûts.
Prévisions de trafic à la baisse
Des résultats qui n’effacent pas les difficultés rencontrées en raison des retards de l’avionneur américain. Ces derniers contraignent Ryanair à réviser une nouvelle fois à la baisse ses prévisions de trafic pour l’exercice 2025/2026, passant de 210 à 206 millions de passagers. Certains marchés, comme la France, pourraient être impactés par les limitations opérationnelles de Ryanair.
La compagnie anticipe désormais un bénéfice annuel compris entre 1,55 et 1,61 milliard d’euros pour l’exercice se terminant en mars 2024, en baisse par rapport aux 1,92 milliard de l’an dernier. Un recul attribué aux conflits géopolitiques en Ukraine et au Moyen-Orient, à une gestion du trafic aérien défaillante, mais aussi et surtout aux retards chroniques chez Boeing.
150 737 MAX en commande
Michael O’Leary, directeur général de Ryanair, explique que ces ajustements sont directement liés à l’incapacité de Boeing à livrer suffisamment d’avions dans les délais impartis. « Nous ne nous attendons plus à ce que Boeing livre suffisamment d’appareils avant l’été pour soutenir notre objectif initial », a-t-il déclaré.
Ces retards découlent notamment d’une grève de plus de cinquante jours dans les usines de Boeing à Seattle, ainsi que d’une longue série de déboires techniques ayant affecté les 737 MAX, avion dont Ryanair est l’un des premiers opérateurs. En 2023, la low-cost irlandaise avait signé une commande ferme estimée à 40 milliards de dollars, pour 150 Boeing 737 MAX, avec une option pour 150 de plus.