Restrictions de voyage : l’Europe s’achemine (enfin) vers des critères communs
Code couleurs unique, critères communs, meilleure information du public : les Européens se sont mis d’accord vendredi pour coordonner leurs restrictions de voyage et mettre fin à la pagaille actuelle, tandis que le rythme des contaminations par le Covid-19 s’accélère.
Depuis le début de la crise, professionnels du voyage et voyageurs dénoncent la cacophonie qui règne en Europe au niveau des frontières. Dans l’espoir de renverser (doucement) la vapeur, les ambassadeurs des Etats membres ont donné leur feu vert -à la majorité qualifiée- à une recommandation qui doit être adoptée formellement mardi au niveau des ministres, selon un porte-parole. « C’est une étape importante qui (…) permettra plus de prévisibilité et de transparence pour les voyageurs dans l’UE en temps de Covid-19 », a estimé le porte-parole allemand, dont le pays occupe la présidence de l’Union.
24h à 48h de préavis
Selon la recommandation, un pays prévoyant de mettre en place des mesures restrictives à l’encontre de voyageurs venant d’une zone jugée à risque devra informer l’Etat membre concerné, si possible 48 heures avant leur entrée en vigueur. Le public devra également être averti, 24 heures à l’avance.
Trois indicateurs sont à prendre en compte pour évaluer la situation d’une zone : le nombre de nouveaux cas notifiés pour 100 000 habitants sur les 14 derniers jours au niveau régional, le pourcentage de tests positifs sur les tests menés durant la semaine écoulée, le nombre de tests pour 100 000 habitants sur les sept derniers jours. A partir de ces données, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) publiera chaque semaine une carte de la situation de l’ensemble des pays de l’Union au niveau régional. Quatre couleurs déterminent le niveau de risque d’une zone : vert, orange, rouge et gris.
La recommandation prévoit par principe que les Etats membres ne doivent pas refuser l’entrée sur leur territoire de voyageurs venant d’un autre pays de l’UE -ce que fait actuellement la Hongrie tout en prévoyant certaines exceptions pour les citoyens tchèques, polonais et slovaques. Mais selon le texte approuvé, les voyageurs venant d’une zone orange, rouge ou grise peuvent se voir imposer à l’arrivée une quarantaine et/ou un dépistage. Et les résultats des tests doivent être reconnus mutuellement. Les voyageurs exerçant un certain nombre de fonctions jugées essentielles sont toutefois exemptés de quarantaine.
Vert, orange, rouge, gris
La recommandation prévoit aussi la mise en place d’un formulaire européen unique à remplir par les voyageurs. Si le taux d’infection sur 14 jours est inférieur à 25 (sur 100 000 habitants) et que le taux de positivité des tests est inférieur à 4%, une zone est considérée comme verte, et aucune restriction ne devrait s’appliquer.
Une zone est orange si le taux d’infection est inférieur à 50 et le taux de positivité des tests 4% ou plus, ou si le taux d’infection est compris entre 25 et 150 mais le taux de positivité inférieur à 4%.
La zone passe au rouge si le taux d’infection est 50 ou plus et le taux de positivité des tests 4% ou plus, ou si le taux d’infection est supérieur à 150.
S’il n’y a pas suffisamment d’informations pour évaluer ces critères ou si le nombre de tests menés est de 300 ou moins pour 100.000 habitants, la zone est classée « grise ».
Les États restent souverains…
Le Luxembourg regrette que le texte « légitime et entérine les restrictions plutôt que de favoriser un retour à la normale ». La pandémie a conduit les pays de l’UE à prendre des mesures en ordre dispersé, qui ont sapé le principe de libre circulation dans l’espace Schengen et créé le chaos. Mais les Etats restent libres de suivre les mesures recommandées…
Plus de 6,2 millions de cas de Covid-19 et près de 240.000 morts ont été signalés en Europe où la propagation du coronavirus est repartie de plus belle. L’Espagne a décrété l’état d’alerte sanitaire à Madrid, l’Allemagne envisage des restrictions plus dures et la France des reconfinements locaux.
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Le Luxembourg a raison : rien de neuf à l’horizon ! On prend des décisions communautaire en imposant du jour au lendemain, 24h, de nouvelles restrictions. C’est l’anarchie basée sur des calculs contestés par de nombreux professeurs médecine. On continue à réaliser des tests longs et inefficaces au lieu d’accélérer le processus. On continue à privilégier le médical sur l’économie et sur les dépôts de bilan sur un seuil de pauvreté qui augmente dangereusement….