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Qui prend l’avion en France ? Les résultats de l’enquête FNAM x UAF

La Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers et l’Union des Aéroports Français dévoilent une enquête sur les passagers et usagers de l’aérien en France. Le but : dépoussiérer le cliché du voyageur-type. Explications.

« Une croissance tirée par l’émergence de publics nouveaux, plus jeunes, plus mixtes socialement, plus représentatifs de la société ». Voilà ce que vient souligner l’enquête dévoilée ce mardi par la Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers (FNAM) et l’Union des Aéroports Français (UAF). Réalisée avec le soutien d’ADP et d’Air France-KLM, cette étude entend « éclairer les usages et les perceptions du transport aérien par les Français ». Comprenez : déconstruire le cliché d’un voyageur-type âgé et aisé.

L’enquête s’appuie sur des données issues des « enquêtes passagers des aéroports français » et de la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), ainsi que sur un sondage d’opinion conduit par l’IFOP. Et entend présenter « une photographie inédite », « rétablir les faits » et « enrichir le débat ». Programme ambitieux.

Des passagers plus jeunes et moins aisés

« Le transport aérien est un mode de transport dont les usages se démocratisent, dont l’utilité sociale se renforce, et qui joue pleinement son rôle d’outil de mobilité », avance l’étude. Et pour cause : selon l’enquête, les moins de 35 ans représentent désormais 46% des passagers – une hausse de 9 points depuis 2016. La tranche 15-24 ans enregistre également une forte progression, de 7 points sur la même période. A eux seuls, les moins de 35 ans représentent désormais près de la moitié des passagers, contre seulement un quart de la population… Quand ils sont pourtant 44% à citer le réchauffement climatique parmi leurs principales préoccupations, selon un sondage Ipsos de novembre 2021.

Les CSP- (entendez « ouvriers », « commerçants, artisans, agriculteurs, exploitants agricoles » et « employés ») se voient également davantage représentés parmi les passagers de cet avion-type, avance l’enquête. Conséquences de la montée en puissance du low-cost ? Quoi qu’il en soit, les employés représentent à eux seuls 43% des passagers – une progression de 7 points depuis 2016. Ceux-ci se voient ainsi « surreprésentés » par rapport à leur part dans l’ensemble des actifs. « Si le recours à l’avion reste corrélé au niveau de vie, il n’en demeure pas moins que même les catégories les moins favorisées y recourent largement », souligne l’étude.

Une tendance à nuancer, néanmoins. Si les employés sont en effet surreprésentés, le bilan est moins glorieux pour les autres CSP- : les ouvriers, qui comptent pour 18% de la population active occupée, ne représentent pourtant que 5% des passagers, remarque Léo Barnier pour La Tribune.

Impact environnemental

L’enquête mentionne la hausse des voyages pour raisons familiales et amicales (+46% depuis 2016) et que les entités en profitent pour prêcher leur paroisse – « 71% des Français se déclarent sensibles à toute augmentation des taxes dans leur recours à l’avion ». Mais ne manque pas de mentionner malgré tout que « l’avion est un choix raisonné ». « Les Français qui prennent l’avion ou souhaitent le prendre se montrent d’ailleurs prêts à adapter leurs comportements pour limiter leur impact : ne prendre l’avion que pour des destinations lointaines (79%), privilégier les compagnies plus vertueuses (75%), limiter les séjours courts et voyager plus léger (69%), voire renoncer à certains voyages de loisir (63%) ». Sans rappeler pour autant que le transport aérien est responsable de 7,3% de l’empreinte carbone de la France, selon l’étude « Pouvons-nous encore prendre l’avion ? », réalisée par BL Evolution en 2020.

Selon l’étude, pour autant, 70% des Français estiment que le secteur se décarbonera progressivement d’ici quelques années. Une confiance solide donc, bien que 20% des répondants avouent « avoir déjà eu le sentiment d’être jugés ou critiqués pour avoir pris l’avion » – contre 65% estimant qu’y avoir recours « n’est ni bien ni mal vu ».

Au total, 65% des Français déclarent prendre l’avion, et 33% tous les ans. A chacun son interprétation : le rapport « Pourquoi voler en 2050 », de The Shift Project, soulignait en 2021 que 40% des Français ne l’avaient jamais pris.

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