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Quelle stratégie chinoise pour le Club Med

C'est Fosun et ses partenaires qui ont remporté l'OPA. Le Club Med devrait donc passer sous pavillon chinois et poursuivre sa montée en gamme.

C'est une nouvelle ère qui débute pour le Club Med. À l'issue d'une interminable bataille boursière de dix-huit mois, la plus longue OPA que la bourse de Paris ait connue, Gaillon Invest II, mené par le conglomérat chinois Fosun, a eu le dernier mot avec son enchère à 24,60 € l'action. L'homme d'affaires italien Andrea Bonomi a préféré jeter l'éponge le 2 janvier, estimant que « les niveaux de valorisation ne permettent plus de considérer que le Club Med constitue une opportunité d'investissement ». Il faut dire que valorisé à 939 M€, le groupe revient beaucoup plus cher que prévu à Fosun, entré au capital en 2010. « Ils espéraient faire une excellente opération financière en achetant l'entreprise pas trop cher puis en la restructurant », analysait en octobre dernier un connaisseur du groupe. La feuille de route d'Henri Giscard d'Estaing, à la tête du Club depuis 2002 et qui a soutenu depuis le début l'option chinoise, n'en devrait être que plus drastique, avec l'impérieuse nécessité de rentabiliser la mise rapidement. S'il est encore trop tôt pour estimer le coût social d'une restructuration, la stratégie de Fosun, allié au groupe brésilien Docas Investimentos, est claire. Elle passe par la poursuite de la montée en gamme et l'accélération de l'internationalisation.

1,1 Md € d'investissements entre 2015 et 2017

Cette ligne est « la seule possible » pour assurer l'avenir du Club, juge Henri Giscard d'Estaing, même si 1,2 milliard d'euros d'investissements au cours des douze dernières années n'ont pas suffi à le tirer durablement vers la rentabilité. Au cours de l'exercice 2013-2014, le groupe a encore accusé une perte nette de 12 M€, soit une deuxième année consécutive dans le rouge. Fosun envisage 1,1 milliard d'euros d'investissements entre 2015 et 2017, avec un centre de gravité qui va nettement basculer vers l'Asie et, dans une moindre mesure, l'Amérique du Sud. « Avec 200 000 clients, la Chine sera notre deuxième marché au plus tard début 2016 », assurait déjà en décembre dernier, Michel Wolfovski, directeur financier du Club. « Il s'agit d'étaler le risque pour avoir, à terme, un tiers de clients français, un tiers de clients issus de marchés matures, tels les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, et un tiers de GM de marchés à forte croissance, comme la Chine, le Brésil, l'Afrique du Sud et la Russie ».

Une vision dont Andrea Bonomi estimait qu'elle négligeait la clientèle française, soit 36 % des GM et 45 % du chiffre d'affaires en 2014. Le Club va-t-il pour autant y perdre son âme ? « Penser que les actionnaires du Club changeraient l'ADN français de l'entreprise serait insensé », rassure André Loesekrug-Pietri, président du fonds d'investissement A Capital qui a servi d'entremetteur avec Fosun « puisque c'est justement ce que le monde entier vient chercher quand il va au Club ».

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