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PSE : le groupe Expedia supprime 280 postes en France

[EXCLUSIF] Depuis six mois, le groupe de voyage Expedia met en place en France trois PSE, qui touchent ses différents métiers.

En février 2020, le géant américain du voyage en ligne annonçait la suppression de 12% de ses effectifs dans le monde, soit 3000 postes. Un an plus tard, Expedia finalise trois Plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) en France, dans le cadre d’une restructuration mondiale plus forte que prévu en raison de la crise du Covid-19.

Egencia paie le plus lourd tribut

« La restructuration a été décidée avec les résultats 2019 jugés insuffisants par le dirigeant du groupe Barry Diller qui a repris les commandes après avoir limogé son CEO Mark Okerstrom et son CFO Alan Pickerill pour annoncer un plan d’économie drastique en décembre 2019. C’est bien la démonstration que nous avons faite pour obtenir réparation du préjudice subi par les salariés ainsi licenciés sans cause réelle », estime Chantal Samama, du cabinet ACEE, expert-comptable auprès des CSE du groupe Expedia.

Un PSE touche Expedia, soit l’activité d’agence de voyages en ligne. Initié en juillet 2020 sur la base de 40 postes, il a été réévalué à la hausse fin septembre 2020, pour porter sur 80 postes.

Négocié à l’automne 2020, un autre PSE dédié à HomeAway/VRBO touche 54 postes sur 70. Les 16 autres salariés de cette entité dédiée aux locations saisonnières ont rejoint Expedia.

Un troisième PSE s’applique aux deux entités d’Egencia, pour un total de 145 postes (117 postes pour Egencia France et 28 postes pour Egencia Europe). Ce plan a été élargi pour limiter les départs contraints, et favoriser ainsi les départs volontaires au sein de la TMC. « A titre d’exemple, sur les 108 agents de voyages spécialistes du voyage d’affaires de ces deux entités, 36 sont impactés », apprend-on de source syndicale. Traveldoo n’est concernée par aucun PSE, selon nos informations.

Des accords jugés satisfaisants

Les contreparties financières et d’accompagnement pour les salariés impactés sont appréciables, estime Chantal Samama, en motivant sa réponse. « L’industrie est en grande difficulté, mais l’Etat français intervient fortement pour protéger le secteur. Et le puissant groupe Expedia, dont la France représente un marché essentiel, a engendré des bénéfices importants jusqu’à cette crise sanitaire – avec des résultats en hausse de 39 % en 2019 -. La direction a aussi procédé à des distributions généreuses de dividendes aux actionnaires. Ce contexte permet aujourd’hui aux salariés de partir dignement. Le groupe s’est montré généreux, il a mis les moyens nécessaires dans les trois PSE, dans un contexte de négociation loyale avec ses délégués syndicaux. Les salariés sont majoritairement satisfaits. On parle même de ‘sur volontariat’ sur quelques postes. »

D’ailleurs, les organisations représentatives du personnel (CFDT, FO et CFTC) viennent de signer l’accord concernant Egencia après avoir signé des accords pour HomeAway/VRBO puis Expedia, nous confirment leurs représentants. La Direction régionale du travail et de l’emploi (Direccte) devrait le valider à son tour, dans les prochains jours. Les conditions chez HomeAway, Egencia et Expedia sont assez proches. Le congé de reclassement, d’un an, représente 75% du salaire de référence, primes et variables inclus. Même s’ils retrouvent un emploi avant la fin des 12 mois, les salariés touchés conserveront cette rémunération à 100 % dans le cadre de la capitalisation de ce reclassement. « La direction a joué le jeu, par rapport à d’autres entreprises du secteur du voyage, estime l’expert-comptable. Une organisation syndicale m’a présenté le cas d’un autre gros acteur du voyage qui a décidé de supprimer le 13ème mois acquis par ses salariés de façon brutale à la manière d’un ‘cow boy’. »

Expedia, qui comptait environ 1000 salariés avant les trois plans sociaux en cours, a déjà connu une période difficile, au niveau de l’activité voyage d’affaires. Egencia a fait face à un PSE en 2019, portant sur 37 postes. Il s’agissait essentiellement de délocaliser le service comptabilité et facturation à l’étranger (au Royaume-Uni, en Inde, aux Etats-Unis et aux Pays-Bas), de source syndicale.

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La réaction d’Expedia Group

Interrogé par L’Echo touristique sur les trois plans sociaux en cours en France, Expedia Group nous a communiqué ce « statement ». « L’année dernière, Expedia Group a annoncé des projets visant à repenser et rationaliser son activité pour répondre aux défis futurs. En parallèle, comme tous les professionnels du tourisme, nous avons subi une baisse importante des réservations pour faire suite à l’apparition et la mise en place de politique sanitaires liées à la Covid-19. Alors que notre volonté reste la sauvegarde des emplois de nos collaborateurs, les changements proposés s’inscrivent dans la continuité de nos efforts de réorganisation pour offrir à nos partenaires et clients le meilleur service touristique, tout en nous adaptant aux réalités du secteur du voyage ».

1 commentaire
  1. Pierre dit

    Le PSE a été très injuste et les salariés ne sont pas partis « dignement » comme mentionné dans l’article. Les employés ont été licenciés alors que le groupe faisait toujours des bénéfices pré-Covid et pendant le Covid. Un accord insatisfaisant a été conclu surtout dans cette grande période d’incertitude où Expedia a bénéficié des aides de l’état français pour le chômage partiel tout en continuant un licenciement massif. Malheureusement, les primes de départ négociés ont été ridicules façe à la taille du groupe et il y’a eu un désengagement.

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